M.Hocine Aït Ahmed a réitéré «son soutien à l'adresse du secrétariat national. L e Front des forces socialistes (FFS) a tenu, ce week-end, son conseil national sur fond de contestation. Jeudi, au moment ou le premier secrétaire national, M.Ali Laskri, lisait son allocution devant l'assistance, à la salle de conférence de la Mutuelle des matériaux de construction à Zéralda, une soixantaine de militants contestataires ont tenu un sit-in sur les lieux pour dénoncer la manière adoptée «dans le traitement de la crise», qui secoue le parti depuis des mois. Composé essentiellement de militants radiés et d'élus locaux, le groupe de manifestants a adressé une lettre «aux camarades» aux membres du conseil national, les invitant à amorcer un dialogue dans le seul intérêt du parti. «Notre parti est confronté à une crise organique et politique grave. Les dysfonctionnements structurels à l'intérieur de notre organisation hypothèquent l'avenir politique du FFS», lit-on dans le communiqué transmis à la presse. Dans le même sillage, il revendique la convocation d'un conseil national extraordinaire pour ouvrir un débat de fond sur l'état du parti, éventuellement en présence du président M.Aït Ahmed. Mais ce dernier a déjà tranché, en qualifiant, le 7 septembre 2006, dans un message adressé à la direction, les actions des manifestants de «tentatives de renversement» qui visent à «prendre en otage les 4e assises du parti.». Un appui de taille qui s'est traduit sur le terrain par la radiation de cinq membres du conseil national et 22 élus. Des sanctions qualifiées «d'anti-statutaires» et «(d')arbitraires» par les militants que nous avons rencontrés hier. «Nous ne revendiquons ni poste ni dividendes, nous demandons simplement le respect du règlement intérieur», clame cet élu de Birkhadem. Les contestataires ne désespèrent pas et menacent de radicaliser leur mouvement, si aucune suite n'est donnée à leur revendication. «Les sanctions prononcées par le secrétariat national sont de nul effet. Les militants, illégalement exclus, restent membres à part entière de leurs instances respectives» Un avis qui n'est point partagé par la direction. Jeudi encore, le chef du parti M.Aït Ahmed, a réitéré «son soutien indéfectible» à l'adresse du secrétariat national, en assimilant les démarches des contestataires à des manoeuvres politiques dans l'objectif de déstabiliser le parti. Aït Ahmed évoque le complot. Selon certaines indiscrétions, le président du parti a envoyé un deuxième message aux membres du conseil national, dans lequel il s'est longuement étalé sur la crise au sein du parti. Un document non rendu public, qui aurait servi de référence aux membres du CN. Le rassemblement de jeudi n'est que la goutte qui a fait déborder le vase. Depuis la démission de M.Bouhadef du secrétariat national, un vent de contestation semble souffler sur la maison FFS. Mais la venue, en novembre 2004, du chef du parti, qui avait assisté à l'installation de M.Ali Laskri à la tête du secrétariat, a permis d'endiguer la crise sans toutefois la gérer définitivement. Cela a motivé les membres du conseil national à consacrer l'essentiel de leur réunion, tenue ce week-end, à cette question. Approché par nos soins, M.Karim Tabou, secrétaire national chargé de la communication, s'est abstenu de faire le moindre commentaire avant la clôture des débats. De son côté, M.Ali Laskri, a ignoré, dans son discours prononcé devant la presse et des invités du parti, cette question. Aucune allusion n'a été faite au rassemblement organisé à quelques encablures de la salle de conférence. Le premier secrétaire national s'est contenté de stigmatiser la politique sociale du gouvernement, en plaidant pour un nouveau pacte social. Sur le plan politique, il a estimé que le pays est dans l'impasse. «La panique s'est installée dans le système qui multiplie les effets d'annonce. Et se dirige vers la théâtralisation de la vie politique». Un discours bref qui en disait long sur le malaise au sein de ce parti dont le congrès semble attiser tant de convoitises. De report en report les quatrièmes assises du FFS accusent un grand retard. Le programme, tracé initialement par la direction, a prévu la tenue de la conférence nationale des élus vers la fin du mois d'octobre 2006, suivie par l'audit du parti au mois de décembre, avant de ficeler l'ordre du jour de ces assises durant la convention thématique dont l'organisation est prévue durant le premier trimestre. Si la rencontre des élus a eu lieu, l'échéance n'a pas été respectée pour les deux autres étapes... Sur le plan du fonctionnement du parti, un petit retard est enregistré, aussi, au niveau de la délivrance des cartes d'adhérent. Ce retard est dû aux opérations de contrôle qui se font au niveau de la base. «Nous avons accordé une importance particulière, cette année, à cette opération puisque ce document pourra servir de carte pour le congrès», atteste Tabou. La contestation semble sérieusement freiner le congrès du FFS, la direction a opté pour la restitution des cachets humides à travers des mises en demeure. Une démarche sévèrement critiquée par certains militants.