C'est aujourd'hui, à Alger, et demain dans le reste du pays que les cours reprendront dans les lycées. Les syndicats des enseignants menacent toutefois de reprendre leur mouvement de grève, dès samedi 13 décembre, si toutes les sanctions contre les professeurs ne sont pas levées au plus tard mercredi prochain. Le conseil des lycées d'Alger décide d'une reprise conditionnée Enfin la rentrée ! Comme le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a décidé de surseoir à la grève, aujourd'hui, avec cependant quelques conditions. Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a décidé, à l'instar du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), de suspendre sa grève ce matin. La reprise des cours est conditionnée par la levée de toutes les sanctions administratives et poursuites judiciaires, notamment le retrait de la plainte du ministère contre les 22 professeurs qui vont comparaître, mercredi prochain, au tribunal d'Hussein Dey. Réunis, hier, en assemblée générale au siège du Cnes, les enseignants ont été fort nombreux à venir débattre de la suite à donner au débrayage qui dure depuis maintenant plus de neuf semaines. “C'est un tournant crucial dans notre mouvement de contestation. Suspendre la grève ne veut pas dire s'avouer vaincu”, a commenté R. Osmane, le représentant du Conseil des lycées d'Alger (CLA). La plupart des enseignants, présents à l'AG, ont fini par voter à l'unanimité la reprise conditionnée des cours. Cependant, ce syndicat autonome lance un ultimatum de trois jours pour la tutelle afin que ses exigences soient satisfaites. Dans une déclaration rendue publique hier, le Conseil des lycées d'Alger (CLA) note : “Aujourd'hui, nous nous déclarons prêts à rompre le cercle vicieux de la conflictualité et des actions. Nous nous déclarons prêts à suspendre immédiatement la grève sous réserve de la levée de toutes les sanctions et poursuites et de l'engagement du ministère à prendre en charge nos doléances.” “Nous avons l'obligation morale de faire les choix qui s'imposent par rapport à la nature proprement syndicale de notre mouvement, aux attentes des élèves et de leurs parents qui ont exprimé leur solidarité qui tisse désormais un lien nouveau avec nos élèves, des élèves dont nous serons fiers d'être les professeurs. Nous n'avons pas le droit de décevoir ces alliés inconditionnels”, soutient Redouane Osmane. Des revendications renouvelées Les grévistes rappellent au ministre de l'Education nationale leur attachement à leurs revendications socioprofessionnelles, à savoir la revalorisation de leur salaire à 100%, un statut particulier pour le professeur du secondaire et le droit à la retraite après 25 ans de service. Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) ne manque pas de brandir la menace de recourir à un nouveau débrayage au cas où les autorités ne donnent pas suite à ses revendications. Concernant le programme de rattrapage proposé par le ministère de l'Education nationale, le représentant du CLA estime que celui-ci “doit être établi par un conseil des enseignants, car le ministère de l'éducation est incapable de dresser un tel programme”. Pour rappel, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique a décidé, ce week-end, de geler la grève à partir de demain avec des exigences similaires à celles formulées aujourd'hui par le Conseil des lycées d'Alger. N. A.