Amar Tou, ministre de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière vient d'effectuer une visite marathon qui l'a conduit à travers certains services névralgiques du CHU Mustapha, le plus grand centre hospitalo-universitaire du pays. Une visite qui intervient, faut-il le rappeler, juste après «la grave crise de médicaments vitaux» signalée par des praticiens spécialistes dans quelques services de soins du Centre Pierre et Marie-Curie (oncologie) ou celui de la pédiatrie. En marge de sa visite, et lors d'entretiens improvisés avec la presse, le ministre, flanqué de ses directeurs centraux et surtout du directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux, n'a pas caché la préoccupation des pouvoirs publics quant à la disponibilité des médicaments dans nos centres de soins. C'est ainsi qu'il a déclaré que, désormais, les hôpitaux pourront à l'avenir s'approvisionner à la source, c'est-à-dire directement chez les fournisseurs privés en médicaments et autres produits de soins, pour peu que le respect du code des marchés publics soit respecté. Comme il a indiqué que les hôpitaux pourront à l'avenir importer les médicaments de l'étranger, sachant que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) importe, pour sa part, quelque 50% des médicaments, et le reste elle l'acquiert du marché local et chez les privés. Ajoutant que le monopole, éculé, sur l'approvisionnement des hôpitaux en médicaments, était uniquement tributaire d'une autorisation temporaire émise par le ministère des Finances. Pour rappel, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a été destinataire d'une missive de la part du chef du gouvernement lui enjoignant de rendre dans le détail la situation du médicament et de sa disponibilité dans les structures hospitalières, suite justement à l'épisode de cet été qui a vu la PCH mise à mal, notamment la dénonciation de certains professeurs quant au manque de médicaments vitaux dû essentiellement à des lourdeurs administratives et autres entraves douanières. Comme il y a été question de l'accélération du système de contractualisation à l'ordre du jour dans les hôpitaux et qui «connaitrait un retard inexpliqué dans son avènement». Ainsi, le ministre de la santé a entamé sa visite marathon qui aura duré toute une soirée, en se rendant d'abord au bureau des entrées, point nodal de toute l'architecture de la contractualisation, puisque c'est de là que commence le premier contact avec le malade. Par la suite, le ministre a fait un passage prolongé au service de néonatalogie, dirigé par le professeur Derguini. Dans ce service, le ministre a eu à constater le rythme fort dense de l'activité des praticiens du fait des naissances qui connaissent un pic appréciable en été, saison de fertilité de beaucoup de . En dépit des conditions d'exercice rendues difficiles du fait «du manque d'espace» fort décelable, le personnel non encore étoffé à sa pleine mesure y montre un dévouement sans pareil. Les mamans, dont nombreuses sont celles qui viennent en présentant des grossesses difficiles, sont accueillies avec toute la diligence possible autant que le permettent les moyens disponibles. Au service du professeur Derguini, l'on signale la pression souvent exercée sur le service, notamment du fait de la défaillance de nombre de centres périphériques de l'Algérois, voire de l'Algérie. Dans ce département, des expériences inédites sont menées dont l'allaitement des enfants abandonnés à «la tasse»; ce qui évite bien des infections pour les bébés. Ou encore l'expérience des mères kangourous, en application depuis une année dans cet hôpital et qui permet aux nouveau-nés d'être en contact constant avec leurs mamans après l'accouchement. Le ministre s'est également rendu au service ORL où l'on évoque la capacité prochaine d'effectuer des opérations jusque-là difficiles.