Le Venezuela a appelé mardi soir Emmanuel Macron à «respecter» sa prochaine élection présidentielle, en réponse aux déclarations du président français estimant que les conditions ne sont pas réunies pour un scrutin «juste, libre et transparent». «Président Emmanuel Macron, le 20 mai, des millions de Vénézuéliens éliront démocratiquement le président (...) Nous exigeons le respect des affaires intérieures du Venezuela», a écrit mardi sur Twitter le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza. Il a conseillé au président français de s'attaquer à la «grave crise sociale et à l'immigration» en Europe, au lieu de s'immiscer dans les affaires du Venezuela «afin d'en obtenir un gain personnel pour sa popularité affaiblie». Après s'être entretenu avec l'ancien président de l'Assemblée nationale du Venezuela, Julio Borges, l'ex-maire de Caracas, Antonio Ledezma, et Carlos Vecchio, coordinateur politique du parti Voluntad Popular, M. Macron avait, dans un communiqué publié par la présidence française, «déploré les atteintes répétées à l'Etat de droit et aux droits de l'homme et rappelé que les conditions d'organisation des élections présidentielles au Venezuela, le 20 mai, ne permettaient pas, en l'état, un scrutin juste, libre et transparent». «La France se tient prête, aux côtés de ses partenaires européens, à adopter de nouvelles mesures si les autorités vénézuéliennes ne permettent pas la tenue d'élections démocratiques», ajoutait le communiqué. Les trois membres de la délégation de l'opposition vénézuélienne ont appelé mardi la communauté internationale à ne pas reconnaître les résultats de la prochaine présidentielle qu'ils boycottent, car ils la jugent «frauduleuse» et uniquement destinée à maintenir au pouvoir le président Maduro. Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères a par ailleurs ajouté qu' «un président de la France ne devrait pas se subordonner aux desseins guerriers de Donald Trump, et encore moins suivre ses ordres». Le président américain a pris des sanctions contre M. Maduro et plusieurs responsables vénézuéliens. L'Union européenne a elle aussi sanctionné sept fonctionnaires vénézuéliens - dont le ministre de l'Intérieur et de la Justice, Nestor Reverol - qu'elle accuse de «graves violations des droits de l'Homme».