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Facebook se donne de nouvelles perspectives
Suite à des résultats exceptionnels
Publié dans Horizons le 02 - 05 - 2016

Les actionnaires du réseau social le plus fréquenté du monde doivent se frotter les mains depuis l'annonce des résultats d'exploitation enregistrés par le groupe durant les trois premiers mois de cette année. Le secteur des nouvelles technologies et de manière générale du monde numérique est marqué par les retombées de la crise économique mondiale du fait de la réduction des investissements publicitaires et du rythme de consommation. Au moment où les marchés financiers scrutent attentivement tous les indicateurs venant des grandes multinationales du monde numérique, à l'image de Google, Microsoft, Amazon et autres, la sortie médiatique, cette semaine de Facebook sur le registre de ses résultats d'exploitations, encourageants et prometteurs, fait vibrer les curseurs des bourses, met du baume au cœur de ses actionnaires mais surtout notent les analystes, marquent les nouvelles perspectives que se donne le jeune Mark Zuckerberg, dont les ambitions impériales ne sont plus un secret. « Hier soir, alors que Wall Street était fermée, l'action de la société s'échangeait sur le marché de gré à gré en hausse de 9%, en réaction aux excellents résultats tout juste publiés », indique lefigaro.fr.
La presse spécialisée a consacré de larges espaces pour commenter les résultats de Facebook jugés globalement non seulement positifs mais porteurs de nouvelles ambitions pour le groupe. « Entre connectivité, intelligence artificielle et réalité virtuelle, Facebook peut-il désormais se permettre une projection sur le long terme ? », s'interroge le journaliste du site www.itespresso.fravant d'admettre que ces « derniers résultats financiers le laissent supposer ». En effet, contrairement aux autres grandes sociétés de l'internet, le groupe Facebook a fait nettement évolué son chiffre d'affaires. « Les profits de Facebook au premier trimestre ont pratiquement triplé pour atteindre 1,5 milliard de dollars, tandis que son chiffre d'affaires s'envole de 3,5 milliards de dollars l'an dernier à 5,4 milliards de dollars aujourd'hui », fait remarquer le site du quotidien français lefigaro.fr, soit une hausse de près de 52%. Les résultats sont, en fait, le fruit d'une stratégie de diversification des offres ciblées de services qui ont permis à Facebook de marquer des points pratiquement sur tous les registres visés. Au niveau de la fréquentation, les chiffres sont éloquents, comme le souligne le journaliste du site lefigaro.fr selon lequel, « la popularité de Facebook continue de croître de manière insolente : 1,65 milliard d'internautes utilisent leur compte Facebook chaque mois. Il y a un an, ils étaient 1,44 milliard dans ce cas. » Au-delà du nombre d'utilisateurs engrangés, Facebook a également réussi le pari de maintenir dans son environnement pour mieux monnayer leur présence et leurs attentes. Alors que le temps de fréquentation ne dépassait pas les 20 minutes par jour il y a à peine quelques mois, cette fois-ci le réseau social annonce que ses « utilisateurs passent en moyenne quotidiennement plus de 50 minutes sur la plateforme et ses applications comme Instagram et Messenger », relève lefigaro.fr ajoutant qu'au moment où « la concurrence pour l'attention des internautes n'a jamais été aussi intense, ces chiffres sont très séduisants pour les annonceurs. Ils font de Facebook un grand bénéficiaire du basculement des budgets publicitaires vers internet au détriment de la presse écrite, parlée et télévisée ». En décortiquant ces chiffres, le site itespresso.fr note que les utilisateurs de Facebook ont été « 1,09 milliard à se connecter au moins une fois par jour (+ 16 % sur un an), dont 989 millions sur mobile (+ 24 %) », soulignant que la meilleure marge de « croissance est relevée en Asie-Pacifique, avec 20 millions d'utilisateurs de plus en un trimestre (de 309 à 329 millions) ». Les occasionnels sont également en nette évolution : « pour ce qui est des utilisateurs connectés au moins une fois par mois : 1,65 milliard (+ 15 %), dont 1,51 milliard sur mobile (+ 21 %). Ils sont même 894 millions à ne passer que par des terminaux mobiles (contre 823 millions au 4e trimestre 2015) », ajoute ce site. De la structure globale des résultats publiés par Facebook, il apparaît également que la publicité demeure le moteur essentiel de son modèle économique ; elle a permis un revenu de 5,2 milliards de dollars, soit une évolution de 57%, au moment où, rapporte le site itespresso.fr, « les autres activités poursuivent leur recul à 181 millions de dollars (- 20 %). Et Facebook prévient : la réalité virtuelle, avec Oculus Rift, n'aura pas de réel impact sur ses revenus 2016 ». Autre chiffre important à relever des statiques financières de Facebook, son adaptation réussie au monde du mobile ; « 82% de recettes publicitaires de Facebook provient désormais de publicités sur téléphone portable ou tablette, contre 73% il y a un an, note lefigaro.fr dont le journaliste fait remarquer également qu'autant Yahoo ! peine à tirer parti de la mobilité croissante des internautes, de plus en plus accros impliqués dans leurs échanges sur smartphones, autant Facebook continue au contraire de fidéliser des millions d'utilisateurs de terminaux mobiles ».
Pour être dans la lignée des ambitions planétaires de son fondateur Mark Zuckerberg, Facebook a, à l'occasion de l'annonce de ses résultats, introduit une petite innovation managériale sous forme de mise en place de nouvelle catégorie de prise de participation n'ouvrant pas droit au vote à leurs détenteurs. « Ce nouveau titre sera distribué aux actionnaires actuels sous la forme d'un dividende dans le cadre d'une division en trois des actions déjà émises », rapporte lefogaro.fr en expliquant que le but « de cette innovation est de permettre à Mark Zuckerberg de garder le contrôle effectif de sa société, tout en le laissant distribuer progressivement sa fortune à des fins philanthropiques sous forme d'actions ». L'investissement de Zuckerberg dans le domaine de la philanthropie le place dans la catégorie des grands noms du monde de l'entreprise qui ont tout réussi et se consacrent au bien de l'humanité. Après Bill Gates, le jeune patron de Facebook est lui aussi intéressé par le sort de la planète qu'il envisage notamment de connecter.
L'innovation du groupe Facebook en matière de distribution des actions est vue par les observateurs comme une opération de verrouillage de toute possibilité de contestation ou de remise en cause des desseins de Zuckerberg, dont les ambitions « impériales » ne sont un secret pour personne. A peine douze années après la fondation du réseau social planétaire, Facebook, dont les « différentes applications représentent 30% de l'utilisation d'Internet mobile des Américains » est devenu « un grand empire avec une population importante, une richesse immense, un leader charismatique et une influence ahurissante », nous dit le site www.lenouveleconomiste.fr, dans un papier mis en ligne le 19 avril dernier sous un titre éloquent : « Les ambitions impériales de Facebook » et avec, dans le chapeau, une sentence plus explicite : « Mark Zuckerberg fourbit ses armes pour la domination de la prochaine ère digitale. » Tout le monde aura, en effet, noté que le jeune patron de Facebook ne compte pas s'arrêter en si bon chemin pour aller prêcher la bonne parole et l'action humanitaire, alors que son groupe devra bien faire face à une rude concurrence, tant les terrains convoités sont nombreux et complexes. Certes il a réussi le pari de créer un environnement de services numériques dans lequel l'utilisateur peut trouver réponse à une grande partie de ses attentes en matière de contacts et de communication. Malgré une avance prise par l'autre mastodonte de l'internet Google, Facebook a pu s'imposer comme un acteur incontournable. « Vous allez vers Google pour effectuer quelque chose de précis, mais vous vous tournez vers Facebook quand vous avez du temps à perdre », avance le rédacteur du papier mis en ligne par lenouveleconomiste.fr qui voit une certaine complémentarité entre les deux géants de la Sillicon Valley : « Les deux ont des rôles différents dans la vie de leurs utilisateurs : Google a des données massives sur le monde, alors que Facebook sait des choses sur vos amis et vous. » A partir d'une maîtrise presque totale du carburant de l'économie numérique, à savoir la donnée personnelle, Facebook peut s'ouvrir de nouvelles perspectives et ambitionner d'aller à la conquête de nouveaux terrains d'innovation. Evoquant les ambitions futures de Zuckerberg, le site lenouveleconopiste.fr indique que celui-ci « projette de connecter ceux qui ne le sont pas dans les pays pauvres en transmettant des signaux par des drones alimentés à l'énergie solaire et parie gros sur l'intelligence artificielle (IA), les robots conversationnels (chatbots) et la réalité virtuelle (RV) ». Autant de domaines d'innovations investis par les grandes sociétés de l'internet à coups de budgets de R&D colossaux et une mobilisation massive d'équipes de chercheurs, ingénieurs et informaticiens payés à des salaires mirobolants pour sans cesse faire évoluer les capacités des machines et des programmes informatiques.
Une course dans laquelle les deux géants Google et Facebook semblent avoir pris uns bonne avance. « Les deux entreprises recherchent toujours plus d'utilisateurs et plus de données sur eux », lit-on sur ce même site qui ajoute que « ce qui explique pourquoi, malgré toute leur rhétorique généreuse, elles sont si intéressées à étendre l'accès à Internet dans le monde en développement par l'utilisation de drones ou, dans le cas de Google, de ballons géants ».
En cherchant à étendre cet « empire connecté », l'objectif est en fait de trouver de nouveaux débouchés pour la collecte de données et la formulation de services adaptés en vue de s'assurer de nouvelles formes de monétisation. « Le pari de Facebook sur l'intelligence artificielle est la preuve que l'apprentissage par la machine (par lequel le logiciel, plutôt que d'être explicitement programmé, apprend seul en traitant des données) est une grande partie de la réponse », avance lenouveleconmiste.fr. Ainsi, le réseau social s'est-il distingué déjà par la proposition de recourir, selon ce même site, à « des techniques d'intelligence artificielle pour identifier les personnes sur les photos et décider quelles mises à jour et annonces diffuser à chaque utilisateur », comme pour démontrer la pertinence du lien entre les données collectées et l'intelligence des algorithmes mis à contribution. La firme de Zuckerberg s'est également distinguée dans le registre des assistants personnels recourant à l'intelligence numérique et aussi des robots conversationnels agissant avec leurs usagers par le biais de courts messages. Pour clore le champ des possibles compétences futures de Facebook, le site lenouveleconomistes.fr relève que « les investissements de Facebook en réalité virtuelle – il a acheté Oculus, le leader de ce domaine émergent, pour 2 milliards de dollars en 2014 – reflètent vraisemblablement la direction vers laquelle l'informatique et la communication se dirigeront après le smartphone ».
Il est clair que Facebook fait face à une rude concurrence sur chacun de ces segments sur lequel les autres mastodontes ne sont pas près de lâcher facilement. En même temps, la manipulation massive de données personnelles met le réseau social dans la ligne mire de nombreuses critiques sur les possibles atteintes à la vie privée. Aux associations de protection des droits des usagers au respect de leur vie privée se mêlent souvent des gouvernements, mus par leurs opinions publiques et qui en viennent à demander des comptes sur la question de la gestion des données personnelles, comme ce fut le cas récemment en Inde et en Allemagne. D'où, à notre sens, toute la pertinence de cette mise en garde lancée par le journaliste, auteur de l'article publié sur lenouveleconomiste.fr : « Trouver un équilibre entre le fait d'être intimement lié à la vie de milliards de personnes et en tirer des bénéfices énormes, tout en évitant les contrecoups, constituera l'un des plus grands défis du siècle. Même dans la Rome antique, la foule pouvait soudainement se retourner contre les empereurs. Alors applaudissons Zuckerberg et craignions aussi pour lui. »


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