Le ton a été donné hier concernant la célébration du 38e anniversaire du Printemps berbère, qui sera aussi celui de fêter l'officialisation de la langue de nos ancêtres en 2016, par l'association Amusnaw. Un peu plus de 10 jours avant le 38e anniversaire du Printemps berbère, plusieurs parties concernées se préparent d'ores et déjà afin de marquer cet événement historique, de manière festive dans la wilaya de Tizi Ouzou. Depuis quelques semaines déjà, la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, avec toutes les structures qui dépendent d'elles, se préparent à mettre en place un riche programme culturel, pédagogique et folklorique afin que cet événement historique soit célébré dans la liesse et de manière grandiose. Car depuis 2016, il ne s'agit pas seulement de marquer un événement historique mais aussi de célébrer une victoire monumentale du mouvement culturel berbère et de tous les militants qui se sont battus pour la reconnaissance politique et effective de la dimension amazighe de la culture et de l'identité du peuple algérien et de l'Algérie car, depuis 2016, tamazight est désormais devenue une langue officielle dans la Constitution algérienne après que le statut de langue nationale lui a été octroyé en 2002. Il y a lieu de souligner en outre qu'en plus de la direction de la culture, plusieurs autres associations seront partie prenante de cette célébration. Et l'association Amusnaw du chef-lieu de wilaya en a donné un avant-goût, hier, en organisant avec un grand succès la 1ère édition du Festival national de la poésie amazighe Taos Amrouche. Plus de 50 poètes d'expression amazighe (kabyle, chaoui...) ont participé à cette première édition qui a été un succès incontestable au niveau de la placette publique Mbarek Aït Menguellet du chef-lieu de wilaya. Ce festival est organisé en même temps que l'anniversaire du décès de l'auteur de Rue des tambourins mais aussi dans le sillage de la commémoration de l'événement le plus important dans l'histoire du long combat pour la cause identitaire amazighe, le Printemps berbère. Le programme que prépare la direction de la culture sera focalisé sur deux volets. Le premier sera une halte commémorative avec un retour historique sur l'ensemble des événements ayant marqué le chemin sinueux du combat identitaire. Il s'agit donc du volet historique. Et là, la direction de la culture a notamment fait appel aux différents acteurs du Mouvement culturel berbère (MCB) dont certains détenus politiques ont été invités afin d'animer des tables rondes pour témoigner de cette étape décisive du combat identitaire. Il y aura en même temps une partie des 24 détenus du Printemps berbère qui viendront rappeler aux nouvelles générations que «tamazight à l'école et dans la Constitution», est loin d'être tombée du ciel. Mais elle constitue le fruit d'un combat et de sacrifices multiples, parfois suprêmes, consentis par des militants sincères et dévoués. Le second aspect de cette commémoration annuelle et sacrée est celui inhérent au bilan des avancées réalisées par la langue amazighe depuis le début de son institutionnalisation en 1995, avec son introduction dans le système éducatif. Le bilan de l'enseignement de tamazight, 23 ans après son introduction dans le système éducatif, la présence de la langue amazighe dans les médias et les institutions, et son développement dans ces secteurs, le livre amazigh, le cinéma amazigh et tant d'autres points seront tous décortiqués par des spécialistes, dans le cadre des conférences programmées à cet effet par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour rappel, cette dernière n'a pas attendu l'anniversaire du Printemps berbère pour initier des activités concernant la langue et la culture amazighes. Tout au long des 12 mois de l'année, plusieurs autres activités liées à ce segment capital et cardinal de notre identité, y ont été organisées. La dernière en date est la rencontre-hommage aux trois écrivains d'expression kabyle ayant obtenu le Prix du roman Assia Djebar, à savoir Rachid Boukherroub, Lynda Koudache et Mustapha Zaârouri. La rencontre en question a eu lieu au niveau de la Bibliothèque principale de lecture publique de la ville de Tizi Ouzou.