L'anniversaire du Printemps amazigh a été également célébré avec faste A l'instar des années précédentes, cet anniversaire fut à l'origine d'un engouement certain. Comme prévu, la commémoration du trente-deuxième anniversaire du Printemps berbère a donné lieu à une multitude d'activités culturelles et artistiques dans les quatre coins de la Kabylie, des galas, des pièces de théâtre, des conférences-débats, des tables rondes, etc. ont eu lieu un peu partout. Il va sans dire que cette année aussi, à l'instar des années précédentes, cet anniversaire a été à l'origine d'un engouement certain. Le directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, El Hadi Ould Ali, qui a été l'un des animateurs principaux du Mouvement culturel berbère dans les années quatre-vingt-dix, a animé un point de presse à cette occasion pour rappeler, entre autres, que beaucoup reste à faire et que l'édifice identitaire n'est pas encore achevé. Il a estimé, en outre, que la consécration du caractère officiel de tamazight est le voeu le plus cher de tous ceux qui ont consenti un effort de lutte. Mais, l'orateur qui a été l'un des signataires des accords du 22 avril 1995 qui ont permis l'introduction de tamazight dans le système éducatif, n'a pas omis de rappeler qu'aujourd'hui, tamazight est une réalité incontournable dans le paysage constitutionnel et institutionnel algérien dès lors que cette langue est consacrée comme langue nationale dans la Constitution algérienne. Il a aussi souligné que les universités et les écoles algériennes enseignent et forment en langue amazighe. Et sur le plan culturel, «beaucoup de moyens sont mobilisés pour la promotion du patrimoine amazigh dans toutes ses dimensions: festivals, colloques, théâtre, livres, cinéma, poésie..., sans oublier l'aide et l'assistance apportées au mouvement associatif amazigh». El Hadi Ould Ali n'a pas pu expliquer pourquoi tamazight tarde à être reconnue comme langue officielle au moment où au Maroc, elle l'est. Ceci, alors, que l'Algérie, et la Kabylie en particulier a été le précurseur du combat identitaire amazigh dans toute la région de Tamazgha. L'orateur a également éludé la question inhérente à l'absence d'une académie de tamazight en Algérie alors qu'une telle institution est indispensable pour l'enseignement et la promotion de l'amazighité. S'agit-il de questions qui ne relèvent pas de ses prérogatives? C'est le moins que l'on puisse conclure. Mais l'intervenant a insisté sur le fait que ce trente-deuxième anniversaire du Printemps berbère est l'occasion de consolider les liens de fraternité, de souder les rangs et de rappeler le devoir de militer. Avant de conclure que le combat pour tamazight est une cause de tous les Algériens et constitue le ciment de l'identité nationale. La commémoration du Printemps berbère est marquée en outre par l'organisation de plusieurs galas artistiques avec la participation de plus de 40 chanteurs kabyles et toutes les commune de la wilaya sont concernées. Une tournée de la pièce de théâtre Am win yetsradjun rebbi, adaptée par Mohia de l'oeuvre de Samuel Beckett et mise en scène par Ahmed Khouddi, du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi est en tournée dans toute la wilaya depuis jeudi dernier dans le cadre du Printemps berbère. Pas moins de neuf représentations seront données. L'anniversaire du Printemps amazigh a été également célébré dans plusieurs établissements scolaires. Hier, plusieurs autres activités ont également eu lieu dont la poursuite de la Quinzaine de l'amazighité organisée à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, ce même écrivain anthropologue dont la conférence avait été interdite un certain mois de mars 1980. Marche pacifique des étudiants La célébration du 32e anniversaire du «Printemps amazigh», coincidant avec la journée du 20 avril, a été marquée, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou, par l'organisation d'une marche pacifique au Chef-lieu de wilaya. Initiée par un collectif d'étudiants de l'université Mouloud- Mammeri et les élus locaux du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), cette marche a vu la participation de centaines de personnes qui ont convergé devant le campus universitaire de Hasnaoua, à la Nouvelle- Ville, avant de se diriger vers l'esplanade de l'ex-mairie du centre-ville, en empruntant le boulevard Lamali et la rue Abane-Ramdane. «Pour une Algérie plurielle et démocratique», «officialisation de la langue amazighe», '20 avril: une alternative démocratique'' sont, entre autres, les slogans mis en avant sur des banderoles portées par les marcheurs qui ont déployé également le drapeau national. La marche s'est déroulée dans le calme et la sérénité, a-t-on constaté. A la fin de la marche, les participants se sont dispersés dans le calme.