Le Parti des travailleurs entame, aujourd'hui, sa campagne de sensibilisation à partir de Bouira. «Le Parti des travailleurs refuse toute idée d'internationalisation de la question des disparus et plus généralement de la crise algérienne», a déclaré, lundi soir, la porte-parole du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, invité de l'émission El Hadath de la Télévision algérienne. D'emblée elle rejette une telle revendication émanant des associations de disparus, qui s'opposent au projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. L'Etat, à travers la charte, reconnaît, Mme Hanoune, a affiché sa volonté de prendre en charge ce dossier, le régler définitivement en l'évoquant dans ce projet. «C'est donc une démarche positive.» Pour Louisa Hanoune, la crise algérienne doit trouver une solution algéro-algérienne sans intervention d'ONG étrangères. A ce propos, elle a de nouveau dénoncé l'ingérence de certaines ONG et autres organisations de la société civile dans la politique intérieure du pays. «Ces organisations n'ont aucun rôle à jouer dans la politique intérieure de notre pays», s'insurge-t-elle. Tout en étant optimiste, quant au succès du référendum, elle ajoute que le projet de charte a été élaboré loin de toute pression étrangère. C'est ce qui réconforte Mme Hanoune qui n'a pas caché son soutien fort au projet du président Bouteflika. «C'est un projet algérien qui n'est pas imposé de l'extérieur. Il consacre l'unité de la nation et constitue une initiative qui aidera à fermer la porte aux pressions étrangères». La première responsable de cette formation considère que le projet est une solution pour traiter les stigmates de la décennie de sang et de feu, une occasion pour faire taire le langage des armes et préserver une République unie. Mme Hanoune a estimé que la situation sécuritaire s'est, certes, améliorée mais, a-t-elle ajouté, la paix qui constitue la priorité des priorités, n'est pas encore totalement restaurée. «La question qui se pose actuellement est de savoir si le pays retrouvera sa stabilité sociale, économique et politique après l'adoption de la charte». En revanche, elle considère que «ce ne sont pas uniquement les islamistes qui sont responsables de la crise actuelle du pays mais les responsabilités sont partagées». Il faut, selon elle, convoquer prioritairement un congrès national algérien regroupant les partis et les institutions pour que tous s'engagent à tout mettre en oeuvre afin de sortir l'Algérie de cette crise et restaurer la paix véritable, par le règlement de tous les dossiers politiques qui étaient à l'origine de la crise. «Il est grand temps d'ouvrir un large débat sur ces questions», a-t-elle insisté. Enfin, Mme Hanoune a appelé les Algériens à voter massivement en faveur du projet en défendant un «oui». Elle s'engage aussi à faire la promotion du projet en utilisant tous les moyens disponibles. La porte-parole du Parti des travailleurs a révélé qu'elle entame à partir d'aujourd'hui sa campagne de sensibilisation à partir de Lakhdaria dans la wilaya de Bouira où elle animera son meeting à 10h30. «Il faut que les algériens soient convaincus que la charte est un processus de paix et une véritable solution pour la sortie de crise.» A ce sujet, le comité central du PT se réunira, demain, pour tracer un programme d'actions et procéder à un examen approfondi du projet de charte.