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Mohamed Aïssa fait face au salafisme
L'ENCADREMENT DES MOSQUEES DE LA REPUBLIQUE EN QUESTION
Publié dans L'Expression le 21 - 04 - 2018

Cette donne est soulevée par un nombre d'observateurs et de spécialistes du domaine qui affirment sans ambages qu'il y a un nombre appréciable de mosquées qui échappent à l'encadrement et la gestion du département de Mohamed Aïssa.
La question de l'encadrement des mosquées revient avec acuité, c'est ce qui ressort des explications du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa sous forme de réponses à une question d'un député. Ce volet sensible se manifeste comme un véritable défi pour les pouvoirs publics de par ce qu'il constitue comme menace, émanant des groupes salafistes et takfirites visant à investir les mosquées, en développant un discours faisant dans le sectarisme et la subversion en cultivant le sectarisme en le communautarisme.
Pour ce faire, le ministre Mohamed Aïssa suggère d'opter pour une démarche qui structurera les mosquées et les encadrera à travers un concours exceptionnel, une manière de parer au risque de voir lesdites mosquées accaparées par une mouvance islamiste aux relents politiciens et à caractère extrémiste et versant dans un radicalisme susceptible de semer la discorde et la violence au sein de la société. Dans ce sens, le département de Mohamed Aïssa souligne que «on enregistre un retard dans l'opération d'encadrement, notamment depuis la crise financière de 2014, induisant une baisse du nombre d'imams bénéficiant de formation au niveau national de 1000 à 500 annuellement», a précisé le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa.
Certes, la question du financement pourrait se constituer comme une espèce de blocage relatif quant au maintien du processus de l'encadrement et de la formation des imams, en répondant aux nouvelles situations qui se présentent en termes de dérapages au sein des mosquées et les discours qui se propagent à l'intérieur de ces lieux de cultes. Mais l'enjeu qui se pose par rapport à nos mosquées et la question de l'encadrement qui taraude l'esprit du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, c'est surtout la présence qui n'est pas aussi forte dans les mosquées de tout le territoire du pays.
Cette donne est soulevée par un nombre d'observateurs et de spécialistes du domaine qui affirment sans ambages qu'il y a un nombre appréciable de mosquées qui échappent à l'encadrement et la gestion du département de Mohamed Aïssa. Ces mosquées sont dominées par la mainmise des courants islamistes connus par leur contenu subversif, au nom d'un salafisme étranger à la variante religieuse propre aux Algériens et leur rite ancestral.
Le ministre Mohamed Aïssa sait que l'idéologie salafiste fait de la religion une sorte de piédestal pour dominer les mosquées de la République et régenter sa conception reposant sur l'exclusion et le radicalisme. Par rapport à cette question aussi importante et prépondérante, Mohamed Aïssa indique que «face à ce manque et compte tenu du danger permanent que représentent les courants de l'idéologie religieuse sectaire, les services du ministère des Affaires religieuses ont soulevé leur préoccupation au gouvernement afin d'assurer l'encadrement des mosquées à travers l'organisation de concours exceptionnels», et d'ajouter que «les promoteurs et adeptes de ces idéologies et courants fréquentent les mosquées et cherchent à les dominer», a tenu à préciser le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa.
Le défi des pouvoirs publics est plus qu'important dans ce domaine, celui de lutter contre le sectarisme religieux et les courants extrémistes à l'image du salafisme, du takfirisme et du wahhabisme qui propagent leurs idées rétrogrades et hostiles à toute forme d'ouverture politique et pluralisme dans son expression la plus large. Un travail plus profond attend les services du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, surtout sur le plan de l'encadrement des mosquées et l'uniformisation du discours religieux en lui donnant un contenu reflétant la dimension identitaire de l'Etat sur cette question délicate qui s'est transformée en un élément d'instrumentalisation de courants inféodés à l'étranger et à leurs agendas dans la perspective de cibler la souveraineté du pays et de ces valeurs. Dans ce sens, le ministre Mohamed Aïssa précise qu'«un travail est en cours dans le cadre des commissions de wilayas pour la répartition des encadreurs à travers toutes les mosquées du pays, suivant la demande afin de mettre fin à la concentration des imams dans les grandes villes par rapport aux régions enclavées», a expliqué le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs.
Restructurer les mosquées en les contrôlant par la tutelle est une manière de contrer l'idéologie mortifère du salafisme et le sectarisme religieux dans nos mosquées. Le ministre insiste sur la nécessité de passer au peigne fin les mosquées de la République à travers la mise à niveau des imams qui doivent subir des formations et des mises à jour sur le plan à la fois religieux et aussi sur le plan de l'approfondissement de leur culture et d'être en phase avec l'évolution du monde sur ces questions qui constituent les enjeux géostratégiques les plus déterminants. Dans ce sillage, le ministre a expliqué qu'«un nombre important de mosquées pôles se trouvent dans les wilayas de Tébessa, Laghouat, Relizane, Mascara, Tindouf et Tipasa», ajoutant que la réalisation de ces mosquées intervient dans le cadre de «la stratégie de l'encadrement par l'Etat de la vie religieuse et la mise en place d'un réseau intégré supervisé par la mosquée d'Alger», a mentionné Mohamed Aïssa.
Un imam salafiste expulsé vers l'Algérie
Un imam salafiste de Marseille connu pour ses prêches radicaux a été expulsé vers l'Algérie vendredi matin. L'imam El Hadi Doudi s'était vu notifier mardi dernier un arrêté d'expulsion, par le ministère de l'Intérieur en raison de la teneur de ses prêches. Cependant, l'application de cette expulsion avait été suspendue par la Cour européenne des droits de l'homme (Cedh), qui a finalement dans un second temps donné son feu vert jeudi. Cette décision a été «prise sur la base des informations fournies par les parties», avait-on précisé à la Cedh, alors que Me Nabil Doudi, l'avocat de l'imam El Hadi Doudi, invoquait le risque qu'il subisse des tortures ou «traitements inhumains ou dégradants», s'il était renvoyé par les autorités françaises vers l'Algérie. Marseille: menace d'expulsion de l'imam El Hadi Doudi, une décision politique plus que sécuritaire. El Hadi Doudi, 63 ans, imam de la mosquée As-Sounna, située dans le 3e arrondissement de Marseille, s'est vu reprocher des prêches très radicaux, et notamment des «actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre une personne déterminée ou un groupe de personnes», en l'occurrence les femmes, les juifs, les chiites, les personnes commettant l'adultère, selon les termes de la demande d'expulsion du ministère de l'Intérieur.


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