Ce joueur a passé son temps à se moquer des journalistes, et des journaux qui les emploient. Le football algérien a décidément bien du chemin à parcourir avant d'atteindre les alentours du professionnalisme. Ce qui est sûr c'est que les joueurs, eux, sont vraiment loin d'en être imprégnés. Ce qui vient de se passer avec Kamel Maouche est proprement scandaleux, et le plus grave est que la ligue nationale ne songe même pas à sanctionner un joueur qui s'est moqué de deux clubs, de la presse et du monde sportif en général. Pendant ce temps, Fahem Ouslati, qui n'a pas encore 21 ans, va devoir rester un an sans jouer pour avoir signé dans deux clubs différents. Il y a eu dans ces deux affaires, un traitement à deux vitesses car, dans le fond, s'il est vrai que Ouslati a signé deux contrats, le fait que Maouche ait, lui aussi, paraphé un document du même genre à l'USMA alors qu'il était encore lié au MCA ne mérite-t-il pas une sanction exemplaire? Dans cette histoire pas très drôle du tout, il y a un joueur, Kamel Maouche, qui a passé son temps à se moquer des journalistes, et des journaux qui les emploient. On aurait peut-être compris un tel engouement pour ce joueur s'il s'était agi d'un de ces éléments au talent reconnu, capable de faire gagner son équipe et qui joue un football de haute facture. Or, Kamel Maouche n'est qu'un joueur d'un faible football algérien où l'on se plaît à croire au miracle. Un football qui ne sait plus ce qu'est la formation et le travail à long terme et dont on pense qu'il pourra monter une équipe nationale compétitive à partir du néant. Un football où l'on veut faire croire qu'il suffit de regrouper en permanence une sélection issue des interquartiers pour la voir gagner à l'échelle internationale dans 4 ans. Un football, enfin, avec ses clubs destructurés qui font joujou avec leurs supporters en leur faisant miroiter l'embellie dans des opérations de transfert de joueurs qui n'en valent vraiment pas la peine. A propos de clubs, justement, il y en a un aujourd'hui qui doit se prendre pour le dindon de la farce. On veut parler de l'USM Alger qui voit s'envoler sous son nez un joueur pour lequel ses dirigeants ont dû débourser une grosse somme d'argent. Maouche a, semble-t-il, bien appris d'un autre joueur, à savoir Issâd Bourahli. Ce dernier passe pour être l'un des joueurs les plus instables de notre football. Mais cette «bougeotte» a une raison et elle ne peut être actionnée que par un intérêt pécuniaire. En passant d'un club à un autre, on fait monter sa cote auprès de dirigeants qui vivent sous la pression d'un environnement de plus en plus exigeant. Tout comme Bourahli, Maouche jongle avec les clubs et l'on peut croire que dans la dernière opération, il a obligé les dirigeants du MCA à se montrer plus généreux. Il y a qu'il a signé en faveur de l'USMA et que celle-ci a le droit de lui demander réparation. Il ne suffit pas de rembourser. Le club des Rouge et Noir peut, lui aussi, saisir la justice pour abus de confiance. D'autant que Maouche n'a eu de cesse de dénoncer les dirigeants du MCA pour avoir falsifié le contrat qu'il avait signé en faveur de leur club et par lequel il aurait dû être libre de tout engagement en juin dernier. Pour cela, le joueur est allé jusqu'à attaquer les dirigeants mouloudéens en justice. Aujourd'hui, en se retrouvant sous les couleurs de ce club, il reconnaît qu'il n'a fait que mentir depuis le début, se jouant des dirigeants de l'USMA, des supporters de celle-ci et de la presse. Avec cela, il va jouer le plus normalement du monde le prochain match de championnat. Si c'est là l'équité que revendiquent la FAF et la LNF, ce n'est pas demain que la crédibilité fera partie du lexique du football algérien.