Les joueurs annabis du MCA ont fait honte au football algérien. Il y a un vent très malsain qui souffle sur notre football, en particulier sur la plus importante compétition de sa hiérarchie, la Division 1. Cela fait longtemps que les magouilles, les tricheries, la corruption et le trafic d'influence ont investi le champ de la discipline sans que la FAF ou la LNF y trouvent le remède conséquent pour stopper l'épidémie. Mais si ces fléaux sont toujours présents, il faut reconnaître que l'on assiste depuis quelques semaines à certaines exceptions qui nous font croire qu'il y a des dirigeants de clubs qui ont fini par comprendre qu'il n'y a que la vérité du terrain qui compte. Il se trouve, cependant, parmi les acteurs de la discipline, ceux qui lui portent un énorme préjudice en louvoyant jusqu'à faire honte à leur statut de joueurs. Cela fait un bon bout de temps que l'on parle de professionnaliser le système. Apparemment, ceux qui veulent le faire sont soit de beaux rêveurs, soit des êtres venus d'ailleurs. En tout cas, avec la mentalité de nos joueurs, ils risquent de trimer dur pour mettre en place le socle du professionnalisme. Tout cela à cause de l'esprit amateur des joueurs dont certains feraient mieux d'aller jouer aux billes (avec tout le respect que l'on doit aux adeptes de ce jeu) que de taper dans un ballon. Récemment, le Mouloudia d'Alger est allé jouer un match à Annaba contre l'USMA locale. Cette dernière, se trouvant dans de sales draps car menacée de descente en Division 2, avait besoin de points, mais face au Mouloudia, 3e du classement général, l'affaire pouvait s'avérer difficile, voire impossible. Il y a qu'au Mouloudia évoluent quelques joueurs d'origine annabie. On peut les citer: Bouacida, Dellalou et Amrane. Ce sont trois joueurs qui émargent dans la liste des employés du MCA et qui les paie en conséquence. Ce n'est pas du professionnalisme à 100% (puisque cette notion requiert d'autres conditions que le club algérien ne peut assurer) mais ça y ressemble. Malgré cela, ces trois joueurs ont demandé et obtenu de ne pas jouer contre l'équipe de leur ville d'origine. Le prétexte était trouvé: si jamais l'USMAn venait à perdre son match contre le MCA, les supporters annabis pourraient leur en vouloir toute leur vie. Ce jour-là, le Mouloudia a joué et perdu le match devant son entraîneur Jean-Paul Rabier, éberlué. Un Rabier qui a fustigé ses joueurs accusant certains d'avoir triché, sous-entendant, bien sûr, que ceux qui avaient fait l'impasse sur le match étaient les premiers à être blâmés. L'entraîneur français du MCA n'a pas pour habitude de vivre de tels événements qui nuisent à la crédibilité d'une compétition de football. Le moins qu'on aurait pu attendre de lui c'est qu'il annonce des sanctions contre les trois récalcitrants, comme par exemple ne plus les faire jouer jusqu'à la fin de la saison. Mais Rabier, qui est parmi nous depuis six mois, a été imprégné de la mentalité algérienne. Plutôt la mentalité du football algérien, sinon comment expliquer qu'il ait décidé de titulariser les trois joueurs récalcitrants pour jouer contre le MCO puis contre le CRB. Un MCO et un CRB qui, comme l'USM Annaba, était en danger de relégation. Il ne nous appartient pas ici d'en vouloir au coach mouloudéen pour avoir aligné son équipe type pour affronter le MCO et le Chabab. Il est bon que le MCA joue le jeu jusqu'à la fin pour le bien de l'éthique sportive. Seulement, on aurait voulu que ce MCA en fasse autant contre l'USM Annaba pour que l'équité soit respectée. Par conséquent, Jean-Paul Rabier qui veut donner des leçons de professionnalisme doit repasser. Il n'a rien d'extraordinaire sur ce plan-là par rapport à nos entraîneurs. Du reste, il convient de ne pas lui accorder plus d'importance qu'il ne mérite car si l'on fait un bilan du MCA depuis qu'il est en poste, on ne pense pas qu'il ait mieux fait que son prédécesseur Abderahmane Mehdaoui. Si d'ailleurs le Mouloudia a pu se maintenir à la 3e place du classement général, cela est dû essentiellement au très bon début de saison du club qui était drivé, à ce moment-là, par Mehdaoui (sous la conduite de Mehdaoui, le MCA avait disputé 12 matches de championnat et avait récolté 23 points en alignant 7 victoires, 2 nuls et 3 défaites. Il y a eu, ensuite, l'intermède Farhi où le club avait enregistré 3 nuls en autant de matches. Rabier, qui avait pris la suite, en est à 14 matches de championnat et 23 points récoltés en 7 victoires, 2 nuls et 5 défaites. En moins de matches Mehdaoui a, donc, obtenu autant de points que Rabier) Mais il n'y a pas que Rabier à fustiger. Il serait malheureux de faire l'impasse sur ces drôles de «professionnels» que sont Bouacida, Dellalou et Amrane. Des «professionnels» qui d'ailleurs sont loin d'avoir le talent requis pour la haute performance et qui par voie de presse «osent» donner des leçons de sportivité. En 1993, la JSK avait été privée d'un titre de champion d'Algérie parce que des clubs avaient décidé qu'elle ne le serait pas. Parmi eux, l'AS Aïn M'lila qui, parce qu'elle ne jouait pour rien, avait aligné son équipe réserve devant tous les rivaux de la JSK devant laquelle, par contre, elle avait aligné son équipe type. En 1993, il n'y avait pratiquement pas de FAF. En 2005, la FAF existe. Il y a même une LNF. Le moins que l'on aurait pu attendre d'elles c'est qu'elles condamnent l'attitude des joueurs du MCA. Ces derniers ont fait honte au football algérien et méritent, à ce titre, d'être blâmés. Nos joueurs sont décidément loin d'avoir la fibre professionnelle. Pour terminer, on notera que les gens du CRB axent leurs discours sur le MCA qui pourrait être la cause de la descente de leur club en division 2. Ils se trompent lourdement car si descente il y a, elle sera la conséquence de toute une saison et non pas du résultat d'un seul match.