Le ministère du Commerce va lancer un recensement afin d'identifier tous les acteurs du marché de l'automobile. Tout le monde s'accorde à dire que les prix pratiqués des véhicules neufs issus des usines de montage du pays sont élevés. Pis encore; ils dépassent souvent ceux de l'importation. Autre constat: les prix sortis d'usine, c'est-à-dire officiels, ne correspondent pas à ceux pratiqués sur le marché. C'est la raison pour laquelle le ministère du Commerce compte recenser tous les intervenants dans le circuit de la commercialisation des véhicules neufs. «A travers ce recensement, nous pourrons dénicher tous les intrus dans le circuit», a annoncé le nouveau ministre du Commerce Saïd Djellab en marge du 3ème atelier de consultation des acteurs de la stratégie nationale d'exportation de l'Algérie(SNE), qui s'est tenu hier, au siège de l'Agence algérienne des exportations (Algex). Ce dernier a toutefois rappelé aux journalistes «que c'est sous l'insistance du ministère de l'Industrie et des Mines que les constructeurs locaux ont rendu public le 14 mars dernier les prix de leurs véhicules. «Mais depuis, qu'est-ce qui a été constaté sur le terrain? les prix de certains véhicules continuaient à ne pas correspondre aux prix transmis par les constructeurs locaux au ministère de l'Industrie et des Mines. Du coup, il fallait en savoir un peu plus sur l'état des lieux». De prime abord, on peut avancer que des intermédiaires sont à l'origine de la différence de prix entre celui officiel et celui pratiqué. Selon le ministre: «Devant cet état des lieux nous croyons utile qu'un recensement de tous les acteurs du circuit de la vente, c'est-à-dire les vendeurs officiels et leurs sous-traitants car cela va nous permettre de déceler qui est derrière cet écart de prix.» Il a enfin annoncé «une fois le recensement terminé nous serons en mesure d'intervenir sur le terrain et ainsi décanter le circuit commercial». Cela dit, il est utile de rappeler qu'au lendemain de la diffusion des prix de tous les véhicules issus des chaînes de montage des constructeurs locaux, cela a provoqué des méventes, notamment chez les habitués de la combine c'est-à-dire d'acheter en quantité des véhicules flambant neuf, auprès des succursales de vente des constructeurs locaux et de les proposer à la vente sur les marchés hebdomadaires de véhicules ou par le biais de la Toile, tout en espérant en tirer une marge de bénéfice fort intéressante. Des marges qu'ils ne risquent plus de réaliser. Pis encore, la diffusion des prix sortis d'usines a eu un impact significatif sur le marché local du véhicule neuf. En effet, un mot d'ordre a été relayé sur les réseaux sociaux avec pour slogan: «khaliha tsadad» (laisse-la rouiller). Et donc on peut avancer d'ores et déjà avancé la fin des intermédiaires véreux. Une bonne nouvelle en quelque sorte en attendant bien sûr que les prix des véhicules neufs locaux baissent. C'est d'ailleurs prévisible estime Chanez Taous Chennit, expert commercial membre du groupe «Industrie automobile» au sein de l'atelier SNE. Cette dernière qui répondait à la question de L'Expression, si effectivement les prix allaient baisser, a indiqué «plus le taux d'intégration sera élevé, plus les prix de vente seront revus à la baisse». Et de souligner enfin «c'est d'ailleurs tout à l'avantage à la fois de la clientèle nationale et aux constructeurs locaux dans le sens où leurs prix seront concurrentiels à l'international».