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Un lien subliminal entre marges exorbitantes de l'assemblage automobile dz et la Coupe du monde au Maroc
La semaine éco. d'El Kadi Ihsane
Publié dans El Watan le 19 - 03 - 2018

La publication par le ministère de l'industrie et des mines des prix de production (sortie usine) de la filière de l'assemblage automobile en Algérie a provoqué un choc dans l'opinion. Les marges bénéficiaires réalisées par les assembleurs automobiles locaux oscillent entre 40 % et 70%.
Cette situation a entraîné un appel sur les réseaux sociaux à boycotter le made in Algeria dans l'automobile, qui a connu une rapide diffusion. Les effets de cette opération «balance dans profiteur» du ministère de l'Industrie a même brutalement impacté le marché de l'occasion de l'automobile ce week-end à Tidjelabine. Les revendeurs des voitures assemblées en Algérie –quasi neuves et encore plus chères- ont subi une décote de près de 30% de leur marchandise disponible sans délai.
Le public avait compris que le brûlot publié par le département de Youcef Yousfi allait provoquer prochainement une baisse des prix du neuf. Et l'a anticipé sur le marché secondaire. Pourtant, aucune disposition légale, à ce stade de ce feuilleton de l'assemblage, ne permet aux pouvoirs publics d'obliger les bénéficiaires d'un passeport pour faire du montage en Algérie de réduire leur marge opérationnelle. Le cahier des charges auquel fait référence le ministre, lors des récentes premières journées techniques de la sous-traitance véhicule ne peut avoir d'effet rétroactif sur le business plan des investisseurs. Youcef Yousfi a déclaré : «Nous avons demandé à l'ensemble des constructeurs locaux de nous remettre les prix. Ces prix seront affichés et l'Etat veille à ce que les prix des véhicules montés localement ne soient pas supérieurs à ceux des véhicules importés.»
Par quel mécanisme l'Etat peut-il contraindre les assembleurs locaux à vendre leurs véhicules moins cher que les véhicules importés ? En laissant le régulateur de la concurrence, le conseil national dédié à cette tâche a été réanimé récemment pour traquer l'abus de position dominante sur le marché ? L'atterrissage des prix du véhicule neuf en Algérie n'est pas pour 2018. Il dépend d'un rétablissement d'une offre suffisante et variée des produits. Entre 250 000 et 300 000 véhicules par an à partir de 2020, selon les acteurs de marché. Ce rétablissement se fera graduellement avec la montée en puissance du montage local. Dans l'intervalle, le marché automobile devra continuer de payer une surcote aux premiers entrés sur la filière du montage. Une sorte de rente de situation aujourd'hui clairement désignée coupable de la position d'abus que font subir ses détenteurs à leurs clients.
Le ministre de l'industrie et des mines, Youcef Yousfi, tente de rattraper comme il peut un aléa moral produit par le «père» de l'assemblage automobile en Algérie, Abdeslam Bouchouareb. Cela lui est d'autant plus délicat qu'il doit ménager un camarade de parti encore membre de la direction du RND il y a encore peu. Abdeslam Bouchouareb est largement reconnu pour avoir fabriqué une gigantesque pénurie du véhicule neuf en Algérie, officiellement pour forcer la main aux constructeurs étrangers de venir défendre leur part de marché en assemblant localement.
En réalité, un processus de bonne gouvernance aurait vu le ministre de l'industrie et des mines – en poste d'avril 2014 à mai 2017- commencer par produire et rendre public un cahier des charges de l'assemblage automobile. Il aurait mis tous les concessionnaires, distribuant des voitures importées sur la même ligne de départ et piloté une transition sans à-coups d'un marché dominé par l'importation pour la revente en l'état à un marché d'assemblage.
Pour cela, il aurait fallu ne pas être dans l'archipel Panama Papers Sellal-Bouchouareb. Le Premier ministre et son ministre de l'Industrie ont tous deux été cités pendant cette période pour détenir des actifs cachés dans des paradis fiscaux. Restons sur Bouchouareb. L'ex-puissant ministre de l'Industrie a bloqué plusieurs concessionnaires candidats naturels à l'assemblage automobile en Algérie pour y avoir vendu plusieurs centaines de milliers de véhicules durant plus d'une décennie. Il a permis à d'autres de prendre des rentes de situation en arrivant seuls sur le marché du montage. Il a organisé la distribution des droits d'accéder à ce marché oligopolistique, automatiquement générateur de surprofits, comme vient de le confirmer la publication du ministère de l'Industrie.
Le patron du groupe Elsecom, Abderrahmane Achaïbou, a adressé une lettre publique au président de la République pour dénoncer la fallacieuse barrière à l'entrée de Abdeslam Bouchouareb, qui a conduit son groupe –banni- au bord de la faillite. Il s'est avéré ensuite que la barrière à l'entrée avait probablement un prix pour être levée.
Le ministre de l'Industrie et des Mines a construit un modèle de faiseur de riches, dont les effluves ressortent au grand jour aujourd'hui, avec la publicité assassine faite par son «camarade» de parti sur l'écart prodigieux qui existe entre les prix de vente publique des voitures assemblées en Algérie et leurs coûts de fabrication (prix sortie usine). Les premiers assembleurs privés, entrés seuls pour combler une demande de 200 000 véhicules par an, ont bénéficié d'un avantage concurrentiel hors gabarit, offert par la barrière levée discrétionnaire de Abdeslam Bouchouareb. Ils l'ont bien sûr répercuté dans leurs marges opérationnelles. Les Algériens réalisent, en colère aujourd'hui, combien ils sont les gogos de l'histoire. Il faudra bien que la justice suive. Qu'elle dise le prix de la barrière levée.
Le Maroc vient de déposer sa candidature pour l'organisation de la coupe du monde de football 2026. Les porteurs du projet ont annoncé que le pays allait investir plus de 15 milliards de dollars pour accueillir l'événement sportif le plus couru de la planète, avec les JO. L'occasion juste ici de renouveler une complainte récurrente dans cet espace sur l'absence du Maghreb. L'organisation à trois, Algérie-Maroc-Tunisie, aurait eu infiniment plus de chances d'aboutir. Elle aurait mieux répondu à l'exigence, sans doute, de cette édition de 2026 qui va accueillir non pas 32 pays participants, mais 48.
Un challenge économique et infrastructurel pour lequel même les Etats-Unis ont envisagé un moment de s'allier au Mexique et au Canada pour candidater. Le Maroc seul a donc peu de chances d'y parvenir. Mais quelle opportunité pour relancer l'espace économique maghrébin avec une candidature à trois! A Alger, personne ne peut y réfléchir sérieusement. Sclérose neuronale. Pourtant, une intuition d'économiste dit bien que l'Algérie est le pays du Maghreb central qui a le plus à gagner d'accueillir dans huit ans la planète entière sur son territoire pour un tiers de Coupe du monde. Gap numérique, gap touristique, gap infrastructurel, gap d'image pays. Des gaps lourds et en série à réduire en un mouvement. Allez donc l'expliquer aux faiseurs de harragas.


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