La réunion de la commission parlementaire de la santé, tenue hier, a duré plusieurs heures. Au menu: 73 amendements à passer au crible. Débat houleux au sein de la commission de la santé. L'examen des amendements apportés au projet de loi sur la santé a été un véritable casse-tête. La réunion de la commission parlementaire de la santé, tenue hier, a duré plusieurs heures. Au menu: 73 amendements à passer au crible. Des élus de plusieurs formations politiques réclament la nécessité d'apporter des corrections à ce projet de loi pour éviter le pire. D'ailleurs, hier les députés étaient nombreux à se présenter devant la commission pour défendre leurs amendements en présence du ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui. Devant le nombre important d'intervenants certains ont été contraints d'attendre leur tour dans le hall de la commission. «Nous allons tenter d'arracher le maximum d'amendements», a affirmé le chef du groupe parlementaire du PT, Djelloul Djoudi. Le Parti des travailleurs qui a appelé carrément au retrait de ce projet de loi, qu'il qualifie de dangereux a présenté, à lui seul, 48 amendements. «Nos amendement ont porté essentiellement sur la gratuité des soins qui risque d'être remise en cause et sur le désengagement de l'Etat en matière d'assurer les soins à tous les citoyens», a expliqué de son côté, Nadia Chouitem du même parti et membre de la commission de la santé. Le PT a demandé la suppression des article 344, 346 et 349 lesquels stipulent la contribution du patient au paiement des soins. «Ces articles sont en contradiction avec l'article 12 qui assure la gratuité des soins», a-t-elle soutenu. Le parti de Louisa Hanoune n'est pas le seul à plaider pour le retrait de ce projet contesté. Le RCD, le FFS et même l'alliance El-Adala, Ennahda - El Bina le réclament. Messaoud Lamraoui de l'alliance Ennahda, El- Adala et Bina dont le parti a fait une quinzaine de propositions, estime de son coté que ce projet doit être revu en profondeur, car il risque d'avoir des conséquences désastreuses. «Ce projet de loi contient plus de 40 articles qui criminalisent le médecin qui est souvent exposé à des agressions», a-t-il déploré, tout en indiquant que ce projet de loi n'assure pas des avantages incitatifs aux médecins en leur assurant un salaire important. «Ce n'est pas normal que l'article 157 interdise aux médecins d'exercer toute activité en dehors de son travail sans leur donner la contrepartie», a-t-il déploré. Le front El-Moustakbel met également l'accent sur la gratuité des soins qui est une ligne rouge à ne pas franchir. La commission sera donc appelée à revoir les dispositions en matière de formation des médecins, de l'importation des vaccins ainsi que l'article concernant les pharmaciens. L'amendement de l'article 259 par la commission de la santé, a soulevé un tollé au sein du Syndicat national des pharmaciens qui menace d'entamer une grève générale si cet article ne sera pas maintenu, tel qu'il a été présenté par le ministre de la Santé. Le ministre de la Santé a refusé de faire toute déclaration à la presse. Ce dernier a promis d'animer une conférence de presse à l'issue du vote de ce projet, le lundi prochain par l'APN.