Le ministre des affaires étrangères La mobilisation des institutions financières algériennes contre toutes les sources potentielles de financement du terrorisme participe de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, a déclaré le chef de la diplomatie algérienne. Le terrorisme est une préoccupation mondiale. Aucun pays ne peut se targuer d'en être épargné. Avant d'en arriver à cette prise de conscience, l'Algérie a dû y faire face seule. Son expérience, les moyens à mettre en oeuvre pour le museler, ont fait d'elle un partenaire incontournable, recherché dans la coopération de la lutte antiterroriste. C'est donc tout naturellement qu'elle a pris part à la conférence qui s'est tenue, ce weekend, à Paris pour traiter la question du financement du terrorisme. Une opportunité pour le ministre des Affaires étrangères d'exposer les efforts déployés par notre pays en la matière. «L'Algérie, consciente de la menace que représente le terrorisme pour la sécurité et la stabilité des Etats ainsi que pour la paix et la sécurité internationales, est «résolument engagée» dans la lutte contre le financement de ce fléau», a assuré Abdelkader Messahel qui a souligné que l'Algérie est devenue partie à la Convention des Nations unies pour la répression du financement du terrorisme et aux principaux instruments internationaux de lutte contre ce fléau mis en place sous l'égide de l'ONU et des institutions de Bretton Woods, notamment. Le chef de la diplomatie algérienne a dû mettre en exergue la conformité de la législation algérienne aux recommandations du Gafi (Groupe d'action financière) qui est un organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. «La mobilisation des institutions financières algériennes contre toutes les sources potentielles de financement du terrorisme participe de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, laquelle est marquée par le maintien d'un haut niveau de vigilance dans les différents domaines d'activités tant à l'intérieur du pays que sur ses frontières, particulièrement avec les pays les plus touchés par ce fléau.» a indiqué le ministre des Affaires étrangères. Qu'en est-il de la coopération? «L'Algérie développe aussi une dense'' coopération bilatérale, régionale et internationale guidée par une «claire» volonté de contribuer au tarissement des multiples sources de financement du terrorisme, y compris par criminalisation par les Nations unies du paiement des rançons qui a été et reste une importante source de financement du terrorisme, notamment en Afrique», a expliqué Abdelkader Messahel qui a saisi cette occasion pour faire état à son auditoire les conclusions de la Conférence d'Alger sur la lutte contre le financement du terrorisme qui s'est déroulée les 9 et 10 avril 2018. Organisée conjointement par l'Algérie et l'Union africaine, elle a été tenue au titre de la haute mission de Coordonnateur de la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme en Afrique confiée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika par ses pairs africains. Lors de cette rencontre il a été relevé que de nombreux créneaux du crime organisé représentent une source de financement du terrorisme a précisé le patron de la diplomatie algérienne. Il a été identifié l'existence en Afrique de onze typologies, incluant notamment le commerce et d'autres activités lucratives, certaines ONG et les prélèvements caritatifs, la contrebande d'armes, de biens et de monnaie, le trafic de drogues, la traite des êtres humains, l'exploitation de la migration illégale, l'extraction illégale de matières premières, la piraterie maritime, les kidnappings contre rançons, la cybercriminalité, le braconnage et la contrefaçon expliquera Abdelkader Messahel. Le chef de la diplomatie algérienne s'est aussi entretenu, en marge de cette conférence, avec son homologue italien Angelino Alfano et le coordonnateur de la lutte contre le terrorisme au Département d'Etat américain, Nathan Sales. Les crises au Mali et en Libye, ont été au centre de leurs discussions. Une «convergence de vues et d'analyses» a été relevée avec ses deux interlocuteurs.