Le PT en moins, les députés de l'APN ont proposé et voté une motion de soutien à la charte pour la paix. L'APN est pour la charte et la réconciliation pour «tous». A l'exception des élus du Parti des travailleurs (PT) qui ont exigé qu'un débat lui soit consacré, les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté une motion de soutien à la charte pour la paix et la réconciliation nationale. C'est donc au tour de la chambre basse du Parlement de se mettre au diapason du texte présidentiel hier lors de l'ouverture officielle de la session d'automne. Amar Saâdani, son président, s'en est fait l'émanation et le chef d'orchestre. Il s'est, à ce sujet, donné un «solennel» plaisir en affirmant, devant l'équipe gouvernementale et les députés, le soutien de l'institution parlementaire au projet de charte qui sera soumis à l'appréciation populaire le 29 septembre prochain. Bien que le Parlement lui soit entièrement acquis, le président de la République, lui, a décidé de passer outre les «services» des deux chambres, estimant, a-t-il à moult reprises rappelé dans ses meetings, que seule l'appréciation populaire est à même de permettre la concrétisation ou non de l'épine dorsale de son programme politique qui est, à juste tire, la charte. De peur alors de se voir mis à la touche au terme d'une campagne électorale marquée par une effervescence particulière, l'APN opère ainsi son propre forcing et tente par voie de conséquence de se greffer à la longue file politique qui fait montre d'un appui sans faille au projet du chef de l'Etat. Pas plus que le rétablissement de la paix et de la sécurité dans le pays «principal objectif escompté», le projet se veut notamment, explique du haut de son perchoir, M.Saâdani, une façon de rendre un hommage particulier à l'armée ainsi que l'ensemble des corps de sécurité pour avoir, enchaîne-t-il, «défendu et préservé la République». «C'est aussi une occasion à saisir pour ceux qui n'ont pas encore déposé les armes», fait-il valoir, soutenant haut la main, l'idée que l'Algérie, grâce à ce texte, franchira un pas très important vers le rétablissement final de la paix civile. Dans une institution où il est pratiquement impossible de se faire écho ne serait-ce que d'une seule voix discordante, Amar Saâdani ne s'est pas privé de ce qui lui parait bien comme un sport favori: adresser quelques flèches en direction des opposants à la charte sans toutefois les citer et qui ont pour nom le FFS, le MDS et quelques personnalités politiques qui ont publiquement pris leur distance vis-à-vis de la mouture. Mission qui parait, vu l'importance de l'échéance politique à laquelle toute la classe politique affûte ses armes, à coup sûr, accomplie pour le Parlement alors qu'une dizaine de projets de lois, aussi bien importants, écument ses tiroirs dont celui du nouveau code de la commune et de la wilaya, la loi des finances complémentaire et celle prévue pour l'année prochaine. D'autre part, Amar Saâdani, a sommé le gouvernement d'accélérer la mise en oeuvre du programme présidentiel et a particulièrement mis l'accent sur l'urgence de s'engager dans les réformes des institutions financières, soit entre autres, la privatisation des banques publiques.