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"La démocratie occidentale ne convient pas à l'Afrique"
UN VIEUX DEBAT THEORIQUE EXHUME PAR ABDALLAH HAMDOK
Publié dans L'Expression le 03 - 05 - 2018

Le secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique au Rwanda, Abdallah Hamdok,
«La démocratie ne doit pas être importée, elle doit être liée à l'histoire et au contexte des pays, c'est pourquoi (la création d')un modèle de démocratie africaine est la voie à suivre.»
Le secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique au Rwanda, Abdallah Hamdok, relance un débat théorique qui a marqué les années soixante-dix lorsque le tiers-mondisme était à son apogée. Abdallah Hamdok a déclaré samedi dernier, que «l'approche occidentale de la démocratie ne convenait pas à l'Afrique», «l'Afrique devrait construire son propre modèle et son propre style de démocratie, car les pays occidentaux et africains diffèrent par leurs comportements sociaux, leurs normes culturelles et leurs traditions», a-t-il expliqué en marge du week-end de la gouvernance de la fondation Mo Ibrahim, un événement annuel. «Les décisions démocratiques ont l'avantage d'être transparentes, rapides et efficaces, mais d'un autre côté, elles ignorent les positions minoritaires», a poursuivi Hamdok. «La démocratie ne doit pas être importée, elle doit être liée à l'histoire et au contexte des pays, c'est pourquoi (la création d') un modèle de démocratie africaine est la voie à suivre», a martelé Hamdok, également président du Conseil consultatif de la Fondation Mo Ibrahim. Selon lui, l'expérience du colonialisme en Afrique a perturbé le développement national et traditionnel du continent, notamment la culture et la gouvernance des pays africains. Il a déclaré que l'élection était une norme en Afrique et que cela permettait au continent d'avoir son propre modèle. «Nous serons absolument démocratiques en construisant notre propre modèle africain et en soutenant au mieux l'application de la démocratie et de ses principes tels que la participation des citoyens, le respect des droits de l'homme et la primauté du droit», a déclaré le responsable. Le week-end de la gouvernance de la Fondation Mo Ibrahim est un événement de trois jours qui convoque d'éminents dirigeants politiques et économiques africains, des représentants de la société civile, des institutions multilatérales et régionales ainsi que les principaux partenaires internationaux de l'Afrique pour débattre de questions d'importance critique pour l'Afrique, selon ses organisateurs. Etablie en 2006, cette organisation non subventionnaire se concentre sur la définition, l'évaluation et l'amélioration de la gouvernance et de la direction en Afrique à travers ses quatre principales initiatives: l'Indice Ibrahim de la gouvernance africaine, le Forum Ibrahim, le Prix Ibrahim pour la gouvernance africaine et les bourses de gouvernance Ibrahim. Cette problématique de la spécificité régionale ou continentale, n'est pas nouvelle. Elle a déjà été évoquée avec insistance par les dirigeants et les intellectuels d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie, ainsi que par les représentants des non-alignés dans les années soixante-dix par opposition aux approches européocentristes liées au modèle économique et sociopolitique que le colonialisme classique et le néocolonialisme ont imposé aux pays du Sud. L'universalité de la démocratie occidentale a été alors remise en cause non seulement au plan théorique mais surtout battue en brèche par les pratiques nationales dans la majorité des pays dit du tiers-monde. L'auteur de La Démocratie universelle. Philosophie d'un modèle politique (éd. du Seuil), et maître de conférences à l'université de Nantes, Florent Guénard, s'interroge sur le sens et l'éventuelle «universalité» de la démocratie. Existe-t-il un idéal démocratique transnational? A quelles conditions ce modèle politique est-il exportable dans le monde? Pour Guénard, la démocratie «est le meilleur régime si on la considère non pas comme une simple organisation institutionnelle, mais comme un ensemble de valeurs (liberté, égalité, justice, dignité) auxquelles l'ensemble de la population peut adhérer.»Le philosophe considère à juste titre cette somme de valeurs comme des droits universels inaliénables dans la mesure où ils transcendent le temps et l'espace et ne sont pas propres à une période ou un espace ethno-géographique précis. Guénard relève toutefois que «le XXe siècle a appauvri l'idée démocratique, en la réduisant à son sens minimal, c'est-à-dire à la manière de choisir nos gouvernants à travers des élections libres et compétitives. Or elle est bien plus que cela, et c'est cette conception riche, substantielle qui m'intéresse». Ce niveau d'approche limite la démocratie à une formalité électorale où l'argent et les médias sont plus décisifs que la volonté des électeurs. L'autre aspect que l'approche occidentale de la démocratie exclut est relatif aux droits économiques et écologiques puisque les peuples ne peuvent choisir librement leur modèle économique qui protège leur richesse, leur effort commun et leur garantisse un niveau de vie et de dignité. L'hégémonie du capitalisme libéral, ne laisse aucune chance à d'autres expériences ou modèles différents de celui que l'Occident présente comme modèle idéal, grâce à sa machine de propagande implacable. Cependant, ni les Africains, ni d'autres peuples d'Amérique latine ou d'Asie, n'ont produit un modèle de gouvernance qui préserve les droits humains, tous les droits qui garantissent la dignité humaine et le bien-être social.


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