Derbal s'est focalisé sur la nécessité de donner un sens à la transparence dans toute opération électorale qui, selon lui, est «le produit naturel des libertés individuelles et collectives qui ont été consacrées par la Constitution». La Haute Instance indépendante de la surveillance des élections, présidée par Abdelwahab Derbal affrontera une dure mission dans les prochains mois. La joute présidentielle est proche, l'enjeu sera de taille quant au déroulement du processus électoral. Un événement majeur à la hauteur de la présidentielle engagerait mordicus l'instance de Derbal dans une dynamique politique des plus déterminantes et décisives de l'avenir politique du pays. c'est dans cette perspective qu'elle se prépare et prépare les acteurs de cette joute. Le président de la Haute Instance, Abdelwahab Derbal a inauguré, hier, au Palais des congrès la session de formation au profit des formations politiques. La session a vu la présence du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Nouredine Bedoui et le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh. «Cette session est incluse dans l'article 194 de la Constitution qui stipule que la Haute Instance veille à organiser une session de formation au profit des formations politiques sur la surveillance des élections et la formulation des recours», a précisé Abdelwahab Derbal à l'adresse des représentants des partis politiques qui ont pris part aux travaux de cette session. Il n'a pas attendu longtemps pour recentrer l'objectif escompté de cette formation qui est la première dans le genre après celle qui a rassemblé les partis politiques lors des élections locales de l'année écoulée, mais qui a revêtu un caractère d'une rencontre-débat pour débattre des blocages et questions qui constituaient des zones d'ombre pour les formations politiques lors de ladite rencontre. Le président de la Hiise a abordé le sempiternel sujet de la transparence de l'opération des élections depuis sa première phase jusqu'à sa phase ultime, à savoir l'annonce finale par le Conseil constitutionnel des résultats pour le cas des présidentielles ou ceux des commissions électorales constituées de magistrats administratifs. Derbal a transmis des messages politiques feutrés distillant les propos et les mots pour leur donner un énoncé politique sans l'exprimer vertement. Dans ce registre, le premier responsable de la Hiise s'est focalisé sur la nécessité de donner un sens à la transparence dans toute opération électorale qui, selon lui, est «le produit naturel des libertés individuelles et collectives qui ont été consacrées par la Constitution. La transparence renforce l'autorité de l'Etat et elle lui facilite la tâche sur le plan international. «Sur ce plan nous savons tous que les critères et les normes au niveau international sont surtout la transparence des élections et leur déroulement d'une manière honnête», a argué le président de la Hiise. Abdelwahab Derbal est revenu sur le mécanisme qui encadre son instance en faisant allusion à certains vides qui caractérisent la mission de la Hiise et le champ d'intervention de ses représentants en matière de contrôle et de surveillance de l'opération de l'urne et les outils qui participent dans son effectivité sur le plan pratique pour parer à toutes les formes de dépassements ou de fraudes lors du lancement du processus électoral jusqu'à sa fin. Abondant dans ce sens, le président de la Hiise a averti «Gare à ceux qui oseront manipuler la loi, les sanctions seront sévères pour eux et elles seront plus sévères pour ceux qui ont le devoir d'être les représentants et à la tête d'une structure en charge de la mission d'assurer le déroulement de l'opération électorale». La session de la formation au profit des formations politiques comme l'explique le thème; n'a pas suscité l'engouement des dites formations politiques, hormis les formations de la majorité où leurs représentants ont fait preuve de présence dans cette session, mais le reste des partis politiques ont affiché une absence manifeste lors de cette session qui est dédiée à ces formations politiques de surcroît. D'ailleurs, cette absence a été abordée de façon édulcorée par le président de la Hiise en répondant à l'opposition qui est constituée de partis qui ont rejeté d'emblée la participation en qualifiant la session de «parodie» qui ne changera rien. «Vous auriez dû venir pour que nous puissions ensemble échanger sur les modalités et la manière idoine qui nous permettra de mieux gérer l'opération électorale», a répondu Abdelwahab Derbal et d'ajouter que «l'instance ne se présente pas comme donneuse de leçons aux formations politiques en matière d'apprentissage ni de la manière de rédiger un recours», c'est une réponse à l'adresse des partis de l'opposition qui ont insinué que «ce n'est pas Derbal qui nous apprendra comment rédiger un recours. Le problème est plus profond qu'il ne l'imagine». Le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui, a déclaré à L'Expression en marge des travaux de la session de la formation au profit des formations politiques que «cette session est consacrée par un mécanisme constitutionnel. On ne peut ne pas aller de l'avant pour instituer des normes dans la gestion des opérations électorales selon les standards universels», a soutenu Nouredine Bedoui. C'est la même démarche qu'a entreprise le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh en focalisant ses explications sur le rôle «des magistrats dans ce genre de missions comme cela est stipulé dans la Constitution et la loi organique. Le magistrat traitera de la forme et de la procédure quant au déroulement de l'opération électorale. Le fond n'est pas du ressort des magistrats dans ce genre de missions. C'est à la Haute Instance indépendante de surveillance des élections d'assurer cette mission à travers son président et ses cadres qui la constituent lors du dépôt des recours ou d'observations sur l'opération électorale», a mentionné Tayeb Louh à ce propos.