Le secrétaire général a lancé un appel à ses alliés les invitant à exprimer leur position par rapport à la présidentielle de 2019. Il a répliqué en force. Le secrétaire général du FLN a épinglé son partenaire de la coalition, Amara Benyounès. «Je sais très bien de quoi je parle, c'est le président du parti et le président de tous les Algériens», a proprement déclaré Ould Abbès en guise de représailles au patron du MPA qui a reproché au FLN le fait de s'approprier l'appartenance du président Bouteflika. Lors d'une réunion regroupant, hier, les chargés de l'information au sein des mouhafadhas tenue au siège du parti, le secrétaire général a pris le soin de faire sa mise au point en rappelant que le statut du président a été bien inscrit dans le 10ème congrès du parti. Agacé par les critiques de Amara Benyounès, l'orateur a été très sévère dans sa réponse allant jusqu'à traiter son partenaire politique d'illettré. «Nul n'est à l'abri de la maladie mais la plus grave est la maladie de l'ignorance», a-t-il soutenu en citant des versets coraniques qui font la différence entre un savant et un analphabète. Contrairement à ce que lui reprochent ses partenaires, Ould Abbès dit être parfaitement conscient de ce qu'il fait. Il a invité Amara Benyounès, sans le citer ouvertement, à tourner sa langue sept fois avant de parler. La sortie inattendue du secrétaire général intervient à chaud, soit juste moins de quarante-huit heures après les propos du secrétaire national du MPA qui a accusé ouvertement le secrétaire général du FLN de faire dans la surenchère politique en anticipant les événements. Ould Abbès précise qu'il n'a pas annoncé la candidature du président, mais il a émis le souhait de poursuivre sa mission. «C'est notre devoir d'informer le président de ce que réclament les Algériens», a-t-il affirmé en portant à la connaissance de son partenaire qu'il n'a fait que transmettre les appels des militants qui veulent un nouveau mandat. Le secrétaire général a saisi l'occasion de la rencontre d'hier pour lancer un appel pressant à ses alliés les invitants à exprimer leur position par rapport à la présidentielle de 2019. «Ce qui nous réunit dans l'alliance c'est bien le soutien du président Bouteflika et son programme, nous n'avons aucun monopole sur ce plan», a-t-il tenu à clarifier, une manière de lever toute arrière-pensée sur sa démarche. Ould Abbès soutient que son parti est prêt à travailler avec tous les partis qui soutiennent le président, en écartant toute volonté de monopole. Pour lui, il est temps que les autres partis rejoignent le FLN car c'est la dernière année du mandat du président Bouteflika pour défendre son bilan. Autrement dit, devant la réserve du RND, MPA et TAJ sur ce sujet, le FLN se sent seul sur le terrain à faire la promotion du président pour un nouveau mandat. Ainsi, les observateurs de la scène politique estiment qu'il y a un manque de communication au sein de la coalition qui, pourtant, était unanime sur le soutien du président. Par ailleurs, le secrétaire général du FLN a invité les chargés de l'information au sein des mouhafadhas à investir le Net pour faire la promotion du bilan du président de la République. «Nous avons accusé un retard sur le Net», a-t-il reconnu devant les militants mettant l'accent sur l'exploitation de tous les créneaux pour faire un gros plan sur le bilan réalisé durant les quatre mandats. «Soyez sur la défensive pour défendre le bilan du président et répondre à ceux qui s'interrogent sur les 1000 milliards de dollars dépensés», a-t-il demandé à l'adresse des responsables de la communication en leur assurant que la direction va offrir tous les moyens de communication moderne pour envahir la Toile. Enfin, le parti s'est même doté d'un nouveau site Web qui retrace les activités de la direction et fait la démonstration des réalisations du président Bouteflika.