Il y a lieu de se demander pour quelle raison deux partis de l'alliance présidentielle se donnent ainsi en spectacle. La raison pourrait bien être les hésitations du MPA à se joindre ouvertement à l'appel lancé par le FLN. Alors qu'ils devraient se coaliser pour mener à bon port leur précampagne électorale de soutien à leur candidat commun à la prochaine présidentielle, deux responsables des partis de la majorité présidentielle «tombent» dans la guerre des injures. En fait, c'est davantage le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès qui s'est laissé emporter en traitant le président du MPA, Amara Benyounès de «Aghyoul (âne, Ndlr)» et d'ignorant après que ce dernier eut qualifié les déclarations du secrétaire général du FLN sur un nouveau mandat pour le président Bouteflika de «surenchère politique». Et la réaction de Amara Benyounès ne s'est pas fait attendre. Dans un communiqué rendu public hier, le MPA a tenu à répondre à une déclaration «aussi irresponsable qu'insultante, venant d'un personnage aussi zélé qu'un néophyte car n'ayant jamais été un soutien historique au président de la République, le sieur Djamel Ould Abbès». Le Mouvement populaire algérien commence par apporter des éclaircissements sur les déclarations de son président et qui ont fait sortir de ses gonds, Djamel Ould Abbès. «Lors de la réunion du conseil national, le président du MPA n'a fait que réitérer les positions du parti quant à la fonction présidentielle. En effet, nous considérons que le président de la République est au-dessus des partis politiques et qu'il est le président de tous les Algériens, a fortiori lorsqu'il s'agit du président Abdelaziz Bouteflika qui a choisi lui-même de se présenter en tant que candidat indépendant durant ses mandats» a écrit le MPA à l'adresse de «sieur Ould Abbès» lui rappelant que «le président du MPA n'a jamais cité le parti du FLN et encore moins son secrétaire général». Et d'ajouter «malgré cette agression gratuite, folklorique et infamante venant d'un personnage aux abois, le MPA fait le distinguo entre ce SG et l'ensemble des cadres et militants du FLN auxquels nous réitérons notre respect et notre amitié». Le MPA a choisi de ne pas tomber dans l'insulte même si ce sont les propos de son président qui ont poussé le patron du FLN à un nouveau dérapage. En fait, c'est Amara Benyounès qui a ouvert la brèche à cette guerre des mots en rappelant que le «président Bouteflika est le président de tous les Algériens. Il n'est pas le président d'un parti en particulier». Cependant, le patron du vieux parti se devait à un peu plus de retenue. Car en politique, même si tous les coups sont permis, il y a l'art et la manière d'arriver à ses fins. Il semble bien que la colère de Djamel Ould Abbès l'a emporté sur la sagesse politique qu'exige son statut. Ce qui est regrettable. Mais il y a lieu de se demander pour quelle raison deux partis de l'alliance présidentielle se donnent ainsi en spectacle alors qu'ils devraient unir leurs efforts pour réaliser leur objectif commun. La raison pourrait bien être les hésitations du MPA à se joindre ouvertement à l'appel lancé par le FLN au président de la République pour se présenter à un nouveau mandat.