Les quartiers inspectés par les gendarmes sont ceux de Baraki, Tamentfoust, Aïn Taya et Bordj El Kiffan Haouch Bigua. L'appellation a priori est étrange, l'endroit quant à lui se trouvant dans la localité de Baraki dans la banlieue est d'Alger est dangereux. Très dangereux. Haouch Bigua correspond à la désignation d'un amas de bidonvilles qui ont poussé comme des champignons sur une terre qui ne sent pas du tout l'odeur de sainteté. Baraki, est connu pour être un quartier où la précarité a atteint un degré avancé. Haouch Bigua semble se situer au summum de cette paupérisation. Ce bidonville est niché à quelques encablures du Centre-ville de Baraki, non loin de l'échangeur d'Oued El Kerma, en cours de réalisation par la tutelle des Travaux publics. Ce lieu dépourvu d'éclairage et d'où exhale une odeur nauséabonde dégagée par une conduite d'eaux usées le traversant de bout en bout est ténébreux. Assurément, il est patent que lorsqu'on emprunte le sentier sombre une fois la nuit tombée, l'on devrait s'attendre à ce que l'on fasse inévitablement l'objet d'une agression. Les agresseurs sont là, planqués autour d'une panoplie de bouteilles de vin, de bière et de pastis guettant leur proie tel un carnivore affamé en quête de nourriture. Sauf, qu'en ce soir du dimanche 5 septembre, ils ont été surpris aux environs de 22h, par l'assaut des éléments de la gendarmerie, sortis sur le terrain dans le cadre d'une mission de lutte contre la criminalité chapeautée par le colonel Ayoub et en présence de journalistes. Le convoi de gendarmes est composé d'une dizaine de véhicules. Une fois les moteurs mis à l'arrêt, les hommes en vert investissent les lieux, munis chacun d'une torche ou d'un projecteur pour mieux éclairer l'endroit. Ils interpellent aussitôt le groupe d'individus assis autour de pas moins de trois cartons de boissons alcoolisées de différentes marques. Cette marchandise, très vite saisie par les gendarmes est destinée, nous dit-on, à être revendue illicitement. C'est donc une infraction aux lois en vigueur. «Le propriétaire de cette marchandise sera certainement écroué, après sa comparution devant la justice pour vente illicite d'alcool», assure M.Taïbi Mustapha, commandant du groupement d'Alger. Deux véhicules stationnés là, une Peugeot 604 et une Lada, ont été passés au peigne fin par les éléments de la gendarmerie. Les personnes interpellées à Haouch Brigua ont été embarquées, au niveau de la brigade de la gendarmerie de Beni Merad, pour s'enquérir de leur situation vis-à-vis de la justice. «Il se pourrait bien que certains d'entre eux soient recherchés par les services de sécurité ou bien font l'objet d'un mandat d'amener délivré par la justice», suppose un élément de la gendarmerie. A l'intérieur de la brigade de Beni Merad, l'on apprendra que pendant notre présence à Haouch Brigua, d'autres gendarmes ont opéré une descente dans les quartiers de Bordj El Kiffan, Aïn Taya et Tamentfoust. «C'est une première descente qui sera suivie par une grande opération mixte avec la police et qui touchera toute la capitale», précisera le commandant Taïbi: «Les noyautages de la délinquance à Alger seront cassés», ajoute pour sa part le colonel Ayoub qui laisse présager que c'est là uniquement une question de temps. Toujours est-il que la descente opérée par la gendarmerie en cette nuit de dimanche à lundi dans plusieurs quartiers de la banlieue d'Alger, s'est soldée par l'interpellation de quelque 164 personnes, parmi elles un Tunisien dont il était question de s'enquérir de son accès dans le territoire algérien. Au sujet des objets réquisitionnés, le bilan de l'opération présentée à l'intérieur de la brigade de Beni Merad fait l'objet de plus d'une trentaine d'armes blanches, dont 7 épées, deux bonbonnes de gaz lacrymogène, plusieurs bâtonnets de kif traité et une quantité énorme de boissons alcoolisées.