L'armée sioniste a tué 54 Palestiniens depuis le 30 mars Hier, plusieurs milliers d'Indonésiens ont manifesté à Djakarta contre la décision inique du président américain de reconnaître Jérusalem comme étant la capitale d'Israël et d'y déménager l'ambassade des Etats-Unis. Prévu pour le 14 mai prochain, date de la création de l'Etat sioniste en 1948, le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem n'a pas fini d'aggraver les tensions au Moyen-Orient où chaque vendredi, les Palestiniens de la bande de Ghaza sont confrontés, lors des manifestations de la Naqba (Grande Marche du retour) aux tirs à balles réelles de l'armée israélienne. Hier, c' est encore un homme de 40 ans atteint à la poitrine qui a succombé, portant le nombre de victimes à 54 depuis le 30 mars dernier alors que celui des blessés, plus ou moins graves, dépasse les 500. Confirmé par la Maison-Blanche fin février, ce transfert qui devait donner lieu à une visite de Donald Trump à Jérusalem, finalement annulée, n'a pas fini d'empoisonner le climat que les attaques de l'aviation israélienne en Syrie, jeudi dernier, ont envenimé encore plus. Hier, plusieurs milliers d'Indonésiens ont manifesté à Djakarta contre la décision inique du président américain de reconnaître Jérusalem comme étant la capitale d'Israël et d'y déménager l'ambassade des Etats-Unis. Rassemblés dans un quartier de la capitale, ils ont brandi des drapeaux palestiniens et des banderoles hostiles à la manoeuvre de l'administration Trump. Le président indonésien Joko Widodo a réitéré le soutien de son pays au peuple palestinien. L'Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, n'entretient aucune relation avec Israël. Ce n'est pas le cas de l'Arabie saoudite, dont le roi est le gardien des Lieux saints, ainsi que du Maroc, où Mohammed VI préside le Comité El Qods. Si leur silence était jusqu'alors éloquent, leur déclaration de soutien à Israël qui «a le droit de se défendre» vis-à-vis de la prétendue attaque iranienne achève de mettre à nu leurs allégeances cachées. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyadh el Maliki, a dénoncé les «mensonges» de Netanyahu qui tente de faire croire que des dizaines de pays vont suivre l'exemple des Etats-Unis. Ils n'existent que «dans ses rêves», a-t-il répliqué en rappelant que seuls le Honduras, la Roumanie dont le président a vivement critiqué la cheffe du gouvernement à ce sujet et la Tchéquie «étudient» la question. Son homologue roumain lui aurait ainsi assuré qu'aucune démarche ne serait prise en ce sens. Quant au Honduras, il doit compter avec la diaspora palestinienne forte de 100 000 personnes. Il ne reste plus à Netanyahu qu'à sommer l'Arabie saoudite et le Maroc de rejoindre les Etats-Unis dans sa tentative de proclamer unilatéralement Jérusalem capitale de l'Etat hébreu, au mépris des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. La situation est bloquée depuis des années et elle vient d'être pourrie par la décision du président Trump sur El Qods occupée qui constitue un coup fatal aux perspectives de règlement du conflit israélo-palestinien. C'est la raison pour laquelle le MAE russe Sergueï Lavrov a exprimé, hier, sa vive préoccupation quant à «l'impasse de plus en plus profonde, notamment en raison des décisions connues des Etats-Unis sur Jérusalem», lors d'une rencontre avec le coordinateur spécial des Nations unies au Proche-Orient, Nikolaï Mladenov. Lavrov a indiqué que Moscou était troublé par les tentatives de modifier la configuration de la carte géopolitique du Moyen-Orient afin de «mettre le problème palestinien à l'arrière-plan.» «Tous les pays expriment une profonde préoccupation face à l'accumulation à cet égard d'un potentiel explosif qui peut détoner à tout moment», a-t-il déclaré.