Cette journée d'étude est un levier pour bien organiser le domaine de la propriété intellectuelle. Le Centre national de documentation de presse et d'information (Cndpi) a abrité, hier, dans son siège une journée d'étude qui a trait à «La propriété intellectuelle», organisée par le laboratoire de recherche dépendant de l'université d'Alger 1 et dirigé par le professeur Amor Zahi. L'événement a traité de la propriété intellectuelle en étroite relation avec la traduction. Ce volet qui n'est pas trop clair en termes de droits d'auteur et droits voisins a été abordé par le professeur et directeur de laboratoire de recherche réservé à la propriété intellectuelle, Amor Zahi. L'approche est surtout juridique, dans la mesure où la propriété intellectuelle est vue comme prolongement de la création littéraire et connexe. Le professeur Zahi a essayé d'approcher la question sous le thème «Essai d'évaluation de la législation de l'année 2003». Pour ainsi dire, cette législation doit être revue à la lumière des évolutions dans le domaine de la traduction et les nouvelles techniques qui viennent de s'inviter dans ce domaine en matière de classification juridique de façon autonome et propre sans qu'il soit l'expression d'une propriété intellectuelle en dehors de sa classification comme droit d'auteur en soi. Dans ce sens et pour appuyer la démarche soulevée par le professeur Zahi, le directeur du CIP, Tahar Bediar, a souligné le fait que «l'événement de cette journée d'étude se veut comme un levier pour bien organiser le domaine de la propriété intellectuelle et aussi un instrument efficace pour répondre aux besoins et aussi à la défense et la protection du produit littéraire et de la culture en général», a-t-il précisé. Le sujet de la traduction et son organisation comme produit relevant de la propriété intellectuelle est un peu opaque selon les spécialistes de la juridiction qui a trait à ce domaine. Le professeur Zahi a indiqué que «dans le sillage de la convention de Berne issue des révisions de Stockholm (1967) et Paris (1971), le législateur algérien a adopté en 2003 une nouvelle législation en matière de propriété intellectuelle dont l'ordonnance n°03-05 du 19 juillet 2003 relative aux droits d'auteur et droits voisins», et d'ajouter que «dans ce mouvement d'ensemble, la traduction des oeuvres (qui a été une des revendications des pays en développement au niveau international satisfaite en 1971) fait depuis, l'objet de dispositions les unes claires, les autres moins comme il sera démontré plus loin et qui s'articulent autour des deux idées suivantes en raison de son rôle dans la communication du savoir», a mentionné le professeur et directeur de laboratoire de recherche dans le domaine de la propriété intellectuelle, Amor Zahi. La problématique est vue dans un cadre juridique et de son adaptation. La traduction est une oeuvre que la propriété intellectuelle doit définir en tant que telle et non pas comme sous-produit ou un dérivé de la production intellectuelle en général et de la production littéraire en particulier. Dans ce sens, les intervenants lors de la journée d'étude consacrée au statut de la traduction se sont mis d'accord sur la définition de l'apport et l'effort de cette discipline dans le cadre d'une juridiction régentant la propriété intellectuelle et son encadrement. Pour les acteurs de ce domaine, «la spécificité de la traduction: une oeuvre dérivée, protégée au même titre que l'oeuvre originelle (oeuvre traduite)». Dans le même sillage, les animateurs de cette journée exhortent le législateur d' «inscrire la traduction parmi les limites aux droits d'auteur et à prévoir la possibilité d'octroi de licence obligatoire dans ce domaine». C'est une occasion pour les promoteurs de cette initiative de braquer le projecteur sur les nouvelles dispositions qui, à ce jour, n'ont pas retenu l'attention des praticiens des droits d'auteurs pour différentes raisons, mais sur lesquelles «le moment est venu d'engager le débat pour préparer le terrain à une éventuelle adaptation sachant que la traduction n'est plus seulement le transfert d'une langue parlée par l'être humain au regard des nouvelles technologies de l'information et de la communication», a asséné le professeur Amor Zahi. Toujours dans le même cadre, mais du point de vue de l'organisation d'évènements et de l'activité d'information et de communication, le directeur du CIP, Tahar Bediar, a émis un voeu que l'établissement public qu'il gère «doit être adapté aux exigences et aux défis qui s'imposent en sa qualité de prestataire public dans le sens où son rôle se fait concrétiser par l'utilisation de tout le potentiel dont il dispose sur le plan documentaire, audiovisuel, d'animation et de production, surtout avec l'ouverture que connaît le secteur de l'audiovisuel».