Le ministère de l'Habitat et celui des Finances marquent un changement de cap en ce qui concerne la répartition de la typologie des logements. Le ministère de l'Habitat et celui des Finances ont fixé par décret exécutif conjoint les prix des logements LPA lundi. Les prix pour les wilayas d'Alger, Oran, Annaba et Constantine, sont de 4,4 millions de DA pour les logements de type F4, 3,5 millions DA pour les F3 et 2,5 millions de DA pour les F2. Pour les wilayas des Hauts-Plateaux et les chefs-lieux des wilayas du Sud, les prix sont légèrement inférieurs. Les F2 sont à 2,2 millions de DA, les F3 à 3,1 millions de DA, et les F4 sont à 3,9 millions. Pour les wilayas du Sud, hors chef-lieu, il est possible de souscrire à un logement individuel avec cour et terrasse accessible, en clos et couvert, pour près de 2,6 millions. Pour les autres communes, les prix seront de 2,3 millions pour le F2, 3,3 millions pour le F3 et 4,1 millions de DA pour le F4. Pour rappel, la formule LPA, ou logement promotionnel aidé, est une formule qui prend la relève de la formule LSP, logement social participatif. Elle consiste, pour le citoyen, en un prix attractif pour les logements en question, en plus d'une aide frontale de 400 000 ou de 700 000 DA, selon les revenus du demandeur et d'un taux de crédit bancaire bonifié. Les promoteurs immobiliers, eux, bénéficient de mesures incitatives. Parmi ces mesures, un prix de cession du foncier symbolique et un crédit à taux bonifié. Le décret exécutif conjoint vient appuyer l'arrêté interministériel daté du 14 mars 2018. Les prix restent donc inchangés. La nouveauté consiste en un changement radical dans la répartition de la typologie par projet. L'arrêté donnait une proportion de 20% maximum pour les F2, 50% minimum pour les F3 et 30% maximum pour les F4. Le décret exécutif, lui, ordonne une plus grande proportion pour les logements de type F4, auxquels il réserve 50% des logements réalisés. Les F2 et les F3 représenteront 20% et 30% respectivement. Il est à noter que le décret exécutif n'est pas rétroactif et qu'il ne concerne pas les projets dont la construction a déjà été entamée. 70 000 logements devraient être réalisés selon la formule LPA, dans le cadre de l'ambitieux projet de résorption de la crise aiguë du logement que connaît l'Algérie depuis bien longtemps. Avec une économie d'humeur plutôt morose, le projet s'apparente à un «New Deal» à l'Algérienne ou à une politique keynésienne de relance de l'économie, mais pour ce faire, il faudrait que ce soit les entreprises algériennes qui profitent de ces dépenses publiques et qui réalisent ces logements. Il est nécessaire que ce soit les ouvriers algériens qui touchent les salaires que ce projet induit. Il serait dommage de ne pas joindre ces bienfaits, résorption de la crise du logement et du chômage, à une relance économique à la clé.