La stabilité macrofinancière s'est renforcée en 2004, mais elle dépend toujours des recettes pétrolières. Selon le dernier rapport publié jeudi dernier par la Banque d'Algérie, la dette extérieure s'est établie à 21,821 milliards de dollars en fin 2004. Celle-ci était de l'ordre de 23,353 milliards de dollars en 2003 contre 33,2 milliards de dollars en 1996. Cette réduction démontre véritablement l' efficacité de la stratégie de développement de l'économie nationale appliquée par le gouvernement. Durant 2004, ce dernier a pu rembourser ses dettes par anticipation à hauteur de 1,2 milliard de dollars. Dans un rapport détaillé sur l'évolution économique et monétaire, la banque indique que cette baisse a été accompagnée d'une réduction du taux d'intérêt après le remboursement par anticipation. Ce taux d'intérêt moyen de la dette extérieure est passé à 4,33% après le remboursement par anticipation alors qu'il était de plus de 7% en 1990-1993 avant de passer à 5% depuis 1998. La baisse du taux d'intérêt se présente, pour le gouvernement, comme un signe encourageant et à la fois motivant pour se débarrasser de ce fardeau qui pèse lourd sur la santé de l'économie nationale. La dette à court terme (dette inférieure à 12 mois) reste, d'après cette institution, modérée puisqu'elle ne s'élève qu'à 410 millions de dollars alors que la dette extérieure à moyen et long terme s'est chiffrée à 21,4 milliards de dollars. Ces données montrent véritablement que notre pays a largement dépassé la zone rouge et peut rembourser graduellement le reste. Quant au ratio du service de la dette par rapport aux exportations, il est tombé à 12,6% ce qui confirme, explique la banque, le caractère soutenable de l'endettement extérieur. Pour le ratio dette extérieure par rapport au PIB, il a baissé à 25,2% en 2004. La structure de la dette extérieure à moyen et long terme met en avant l'importance des crédits de rééchelonnement qui représentent 53,1% du total de la dette à la fin 2004 contre 52,8% en 2003. «Il s'agit d'un élément favorable de la structure de la dette étant donné que la dette de rééchelonnement est une dette à maturité plus longue» , estime la Banque centrale. Pour le service de la dette, le principal, hors-remboursement de la dette par anticipation, représente 78,2% (3,47 milliards de dollars) et les paiements d'intérêts représentent 21,8% (970 millions de dollars). Cela impose au gouvernement de poursuivre avec rigueur sa politique de paiement des dettes. Le rapport souligne, dans ce sens, que les crédits bilatéraux représentent actuellement 24,3% de la dette contre 19,7% de crédits multilatéraux. En ce qui concerne les principales devises qui composent la dette extérieure, l'euro vient en premier avec 39,9% suivi du dollar à hauteur de 39% et le yen avec 10,6%. Par ailleurs, la Banque d'Algérie a tenu à relever, dans ce présent rapport, une remarque appropriée. Il s'agit de la croissance économique qui dépend toujours, en grande partie, des recettes pétrolières. «Le contexte macrofinancier continue d'être influencé par la forte dépendance de l'économie nationale à l'égard des recettes des hydrocarbures», souligne la banque. La bonne «conjoncture» des prix du pétrole en 2004 a permis, explique la même source, à la balance des paiements extérieurs d'enregistrer un important excédent pour les opérations courantes, soit 11,1 milliards de dollars et 13,1% du produit intérieur brut (PIB). Pour la même année, les recettes des hydrocarbures ont atteint un total annuel de 1570,7 MDS DA, soit une progression de 16,3% par rapport à 2003. Quant aux recettes hors hydrocarbures, elles ont progressé de 5,3% en 2004, soit près de 11 points de moins que les recettes tirées des hydrocarbures. Même si l'apport des exportations hors hydrocarbures demeure toujours faible, il faut bien reconnaître qu'elles ont connu un essor par rapport aux années précédentes. Cette progression reste un indice de la productivité de l'appareil économique. Durant ces dernières années, le gouvernement a accentué ses efforts pour le développement d'une économie hors hydrocarbures. Par ailleurs, les recettes fiscales, qui contribuent pour 89,1% aux recettes hors hydrocarbures, ont également augmenté de 11,3% passant de 519,9 MDS DA en 2003 à 578,5 MDS DA en 2004. Quant aux recettes non fiscales, elles ont diminué sensiblement pour la deuxième année consécutive. Elle sont passées de 112,2 MDS DA en 2002 à 96,5 MDS DA en 2003 puis à 70,5 MDS DA en 2004. Concernant les recettes budgétaires totales, elles ont atteint 2226,6 MDS DA en 2004 soit une augmentation de 13,2%. Rapportées au PIB 2004, celles- ci ont légèrement fléchi passant de 37,4% en 2003 à 36,4% en 2004.