L'encours de la dette extérieure à moyen et long terme est estimé à 21,411 milliards de dollars. L'amélioration de tous les indicateurs de la dette extérieure et la reconstitution accrue, depuis 2000, des réserves officielles de change témoignent de la solidité, encore renforcée en 2004, de la position financière extérieure de l'Algérie et de la viabilité à moyen terme de la balance des paiements”, souligne une note d'information de la Banque d'Algérie sur la situation de la dette extérieure de l'Algérie au 31 décembre 2004, rendue publique jeudi. La document parvenu à notre rédaction relève que la dette extérieure à moyen et long terme a baissé de 1,8 milliard de dollars, passant de 23,203 en 2003 à 21,411 milliards de dollars. La note de la Banque d'Algérie souligne l'évolution favorable des principaux indicateurs de l'endettement extérieur de l'Algérie en 2004. Le service de la dette (hors remboursements anticipés) s'est stabilisé pour se situer à 4,440 milliards de dollars en 2004. Le ratio service de la dette (hors remboursements anticipés) par rapport aux exportations des biens et services est tombé à 12,6%, contre 17,7% en 2003 et 21,68 en 2002. La Banque d'Algérie rappelle que ce taux était de 39,05% en 1999 et de 47,5% en 1998. Le document explique que la baisse du ratio du service de la dette “exprime bien, aujourd'hui, la soutenabilité de la dette extérieure de l'Algérie”. Les autres indicateurs, aussi, confirment la soutenabilité de la dette extérieure. Le ratio de la dette par rapport au produit intérieur brut est estimé à 26,4% en 2004, contre 35,03 en 2003. Le ratio dette par rapport aux exportations est évalué à 0,6% en 2004, alors qu'il était de 0,94% en 2003. Détaillant la structure de la dette, la banque d'Algérie souligne que la part de la dette rééchelonnée représente 53,1% de l'encours de la dette, tandis que les crédits multilatéraux constituent 19,7 % de l'encours. Les deux totalisent 72,8%, soit près de trois quarts de l'encours de la dette à moyen et long terme. En 2004, la structure de la dette à moyen et long terme, par origine géographique, confirme la prépondérance des crédits ayant pour origine les pays de l'OCDE, soit 95% dont 69% de l'union européenne. Par monnaie, alors qu'en 2003 la part de la dette libellée en dollars était prépondérante et représentait 39%, la tendance s'est renversée en 2004. La part de la dette en euros domine. Elle est estimée à 39,9% pendant que la part en dollars se maintient à 39%. Le yen et les autres monnaies régressent à 21,1% contre 26% en 2003. En d'autres termes, les crédits provenant de la zone euro ont augmenté en 2004. Ce qui explique, peut-être, la note du chef du gouvernement rappelant à l'ordre les entreprises publiques face à une augmentation de l'endettement du pays. Les trois principales monnaies (euro, dollar et yen) constituent l'essentiel (près de 89,5%) du panier de composition de la dette. Le document de la banque d'Algérie affirme que l'Algérie a remboursé 1,218 milliard de dettes par anticipation. En dépit de ce remboursement, se félicite la banque d'Algérie, les réserves de change ont augmenté, substantiellement, pour atteindre 43,1 milliards de dollars, dépassant même les prévisions du gouvernement qui prévoyait des réserves de change de l'ordre de 42 milliards de dollars (tableau de bord de l'économie nationale, principaux résultats du troisième trimestre et prévision de clôture pour l'année 2004 examinés au conseil de gouvernement). Pour autant le document de la banque d'Algérie pose un certain nombre de questions. La première, le président de la république, dans son discours lors de la tenue à Alger du 32e congrès de l'organisation arabe du travail, a affirmé que la dette extérieure est de 19 milliards de dollars. La banque d'Algérie soutient qu'elle est de 21,411 milliards de dollars. La seconde, la banque d'Algérie ne fait pas référence au renchérissement de l'euro par rapport au dollar et son effet sur l'encours de la dette. Pourtant, le document tableau de bord de l'économie nationale, principaux résultats du troisième trimestre et prévision de clôture pour l'année 2004, prévoyait une dépréciation du dinar face à l'euro de l'ordre de 2,5%. La dépréciation du dollar, principale monnaie de paiement sur le marché pétrolier, explique-t-on, se traduit pour l'Algérie par une perte du pouvoir d'achat des recettes des exportations d'hydrocarbures, compte tenu des importations à partir de la zone euro et de l'effet de valorisation négatif sur le stock et le service de la dette extérieure, cette dernière étant libellée à hauteur de 39,9 en euro. M. R.