Abdeslam Benana Avec cette situation inédite de résidents qui boudent les gardes et avec les carences essentiellement dues au désordre «on n'a jamais un décès dans une salle d'attente». Dans une réaction à notre journal, le directeur de l'hôpital Mustapha Pacha, Abdeslam Benana, a souligné avec force que les urgences de l'hôpital fonctionnent le plus normalement du monde, estimant que la réalité a été exagérée. «C'est faux! Nous n'avons pas de malades livrés à eux-mêmes, comme cela a été rapporté par votre journaliste. Tous les patients dont les pronostics médicaux signalent une urgence, sont pris en charge comme il se doit», a insisté M. Benana soulignant que les autres cas qui ne nécessitent pas une prise en charge immédiate sont obligés d'attendre leur tour, comme cela se fait de par le monde entier. «Une urgence médicale a ses règles. C'est quand le pronostic vital du patient est en jeu. Une urgence signifie que le patient est allongé. Une urgence est évacuée par le Samu ou la Protection civile», a clarifié le directeur du CHU de l'hôpital Mustapha Pacha, niant totalement que les services des urgences aient reçu des malades «jetés sur le par-terre». Il a affirmé détenir une preuve matérielle: «Le service des urgences est sous surveillance de caméras et ces mêmes caméras ne montrent aucun malade sur le parterre. Certes, il y a des patients qui attendent leur tour mais sans plus». Cependant, M. Benana signale un comportement somme toute néfaste du patient algérien qui «a pris la mauvaise habitude de se rendre aux urgences pour de simples soins et parfois même pour rectifier une ordonnance au lieu de s'orienter vers les structures de proximité». Le même responsable a également attiré l'attention sur le fait que cette situation de médecins qui boudent les gardes est inédite dans les annales de la médecine. «Ces résidents sont nos enfants et nous avons un double devoir envers eux: d'abord de les aider quand ils ont raison et ensuite leur dire la vérité quand ils ont tort et les orienter sur la bonne voie. Or, jusqu'à preuve du contraire, toutes leur revendications ont été satisfaites après plusieurs rencontres de travail avec le ministre de la Santé. Ne reste dans leurs revendication que ce qui est anormal et impossible». Cela étant, avec toutes les difficultés et avec les carences essentiellement dues au désordre: «On n'a jamais eu un décès dans une salle d'attente.» «C'est vrai que nous avons des insuffisances, parfois un manque de médicaments mais on a toujours fait face aux situations d'urgence et veillé à offrir les soins adéquats à nos patients», a affirmé M. Benana avant de conclure que «ce ne sont pas tous les médecins résidents qui sont en grève. Nombre d'entre eux ont refusé de suivre ce mouvement et s'adonnent normalement à leur noble travail. On a comblé les vides qui existent par des médecins généralistes et les urgence fonctionnent le plus normalement du monde».