«Les critiques des ONG sont mues par une volonté de faire de l'Algérie un foyer de tensions éternel», dira-t-il. On le connaissait suffisamment pour ses «coups de gueule» itératifs et son franc-parler employés pour mieux dynamiser les chantiers inscrits sous sa tutelle. Sauf que jusque-là, ce qu'on ignorait d'Amar Ghoul, ce commis de l'Etat - osons le dire - hors pair, c'est justement capacité à exceller dans le traitement, notamment de la chose politique. Et il aura fallu attendre la campagne pour la promotion de la charte pour la paix et la réconciliation nationale pour le découvrir. C'était jeudi dernier, lors d'un meeting populaire que lui-même a animé dans la wilaya de Laghouat, plus précisément dans la localité de Ksar El Hiran, que le ministre des Travaux publics a, en effet, suspendu à ses lèvres, une heure et demie durant, une assistance d'environ 600 personnes. Ce personnage influent au sein du MSP a su placer avec beaucoup d'adresse l'avènement de la charte pour la paix et la réconciliation dans son contexte national et international. En ce sens, le ministre des Travaux publics a été fortement ovationné lorsqu'il fustigea dans son discours «les manoeuvres» de l'ONG Amnesty International (AI), disposée à dépenser des milliards, selon lui, pour «nuire à l'image d'une Algérie unie et réconciliée avec elle-même». Il est vrai que dans un passé récent, AI s'est montrée, par le biais de ses communiqués repris par certains organes de presse, hostile au projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Lequel projet, qui se veut aux yeux de M.Ghoul une «providence pour panser les douleurs des Algériens, cesser l'effusion de sang en Algérie et tourner définitivement la page de la tragédie nationale». Le projet de charte est, en outre, «susceptible de provoquer l'épanouissement de chaque Algérien», a encore affirmé le ministre des Travaux publics, en citant au passage «l'ambitieux» programme de développement et de relance économique, initié par l'Etat et nécessitant au préalable le retour de la paix et de la stabilité. Ainsi, les critiques âpres d'Amnesty International à l'encontre du pouvoir algérien ne sont mues, explique M.Ghoul, que par «une volonté de faire de l'Algérie un foyer de tension éternel pour en tirer le plus de dividendes». Le ministre des Travaux publics a aussi souligné dans ses propos, qu'au lendemain du référendum du 29 septembre au sujet du projet de la charte qui sera sanctionné, c'est du moins son désir émis publiquement, aucune porte du pardon ne sera (ré)ouverte au profit des terroristes irréductibles. Le 29 septembre 2005, c'est là une date que M.Amar Ghoul préconise comme «historique». «Ce jour-là, dira-t-il, il nous faut se rendre en masse aux urnes pour dire oui à la réconciliation (...). Il nous faut aussi prendre comme témoins nos progénitures pour qu'elles assistent à cet événement qui pourra leur garantir un meilleur avenir.» Ainsi, le meeting tenu par le ministre des Travaux publics dans la localité de Ksar El Hiran se veut la manifestation phare ayant marqué son déplacement, le week-end dernier, dans la wilaya de Laghouat. Les propos qu'il a énoncés lors de cette manifestation étaient pratiquement les mêmes qu'il a répétés lors de sa rencontre avec la population, qu'elle soit issue du chef-lieu de wilaya ou bien des communes d'Aflou et de Nacer Ben Bochra. En outre, Amar Ghoul a aussi effectué une visite dans deux zaouias. Il s'agit de celles se trouvant dans les communes de Tadjmount et d'Aïn Madi. La baraka est, estime-t-on, un aspect non négligeable pour la réussite du référendum sur la réconciliation nationale, notamment dans la wilaya de Laghouat qui a conservé intact son cachet de région conservatrice des traditions et des valeurs inspirées de la culture arabo-musulmane. Il est patent, en effet, que les zaouias de Laghouat, à l'instar de celles implantées dans la vaste étendue du pays, exercent une large influence sur les populations. Preuve en est, dans la wilaya de Laghouat, l'affluence des citoyens dans ces lieux saints est quasi quotidienne, nous indique-t-on. Il est donc loisible de dire que l'alignement des zaouias, en ces temps de campagne, du côté des pouvoirs publics, promoteurs du projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale est d'un apport indéniable.