«Je ne veux rater les bonnes opportunités» Abdelmoumen Ould Kadour, P-DG de Sonatrach défend l'acquisition d'Augusta. Lors de sa conférence de presse, le président directeur général de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kadour a souligné que «la priorité de la compagnie nationale des hydrocarbures est de tenter d'achever la réalisation d'ici la fin de l'année jusqu'au début 2019 de l'important projet de la raffinerie de Sidi Yacine qui a accusé beaucoup de retard». Et puis, poursuit-il, «l'appel d'offres pour la réalisation de la raffinerie de Hassi Messaoud a été lancé, dont les plis seront ouverts la semaine prochaine». Toutefois, ajoute-t-il «si les opportunités d'acquisition de raffinerie comme celle d' Augusta en Italie se présentent je ne voudrai pas qu'on les rate car il faudrait qu'on sache faire du business». Pour exporter le brut vers la raffinerie Augusta, la Sonatrach a dû obtenir des dérogations douanières, a indiqué Ould Kadour. Par ailleurs, Sonatrach a enregistré une baisse de 3% du volume des exportations de pétrole au 1er trimestre 2018 par rapport au même trimestre 2017, a indiqué le directeur exécutif stratégie, planification et économie auprès de Sonatrach, Farid Ghezali. Ce volume est passé de 28 millions de tonnes équivalent pétrole au 1er trimestre 2017 à 27,2 mtep au 1er trimestre 2018, a-t-il précisé. Ce léger recul s'explique essentiellement par l'introduction de l'opération de processing à l'international qui consiste pour Sonatrach à louer les équipements d'un raffineur dans un autre pays pour procéder aux opérations de raffinage, permettant à la compagnie nationale de récupérer les carburants obtenus à un prix moins cher. Selon lui, une quantité de 400.000 tonnes a été raffinée à l'extérieur durant les trois premiers mois de 2018, ce qui explique la baisse de la quantité exportée en pétrole. Concernant le chiffre d'affaires à l'exportation des hydrocarbures, il a fait savoir qu'il s'était établi à 9,8 milliards de dollars au 1er trimestre 2018 contre 8,4 milliards de dollars durant la même période de 2017, soit une hausse de 17%. Cette hausse du chiffre d'affaires à l'exportation a été induite par l'augmentation des cours de pétrole de 15 dollars, en passant de 53 dollars à 68 dollars le baril, a-t-il relevé. Ainsi, Sonatrach a versé 754 mds DA au Trésor public au titre de la fiscalité pétrolière entre janvier et fin mars 2018, en évolution de 40% par rapport à la même période de 2017. Quant à la facture des importations des carburants, il a signalé que sur le mois de janvier 2018, elle était passée à six milliards de DA contre 22 mds DA en janvier 2017, soit une baisse de 73%, grâce à l'introduction du processing. Par ailleurs et concernant la production primaire totale, Sonatrach a réalisé 49,6 mtep de janvier à fin mars 2018 contre 50 mtep au premier trimestre 2017, soit une baisse de 1%. Cette baisse est due au respect de l'accord de réduction de la production de l'Opep et à la conformité au programme de maintenance réglementaire des installations (un mois d'arrêt à Hassi Berkine), a expliqué M. Ghezali. S'agissant de la production de gaz naturel, elle a été de 34,6 milliards de m3 au 1er trimestre 2018 contre 34,4 milliards de m3 à la même période de 2017, soit une hausse de 1% entre les deux périodes de comparaison et de 103% par rapport aux objectifs fixés. Le conseiller du DG, A Mazighi, est revenu longuement sur la polémique autour de l'acquisition de la raffinerie Augusta en Italie.. Pourquoi Sonatrach a opté pour l'acquisition d'Augusta? Pour reprendre une raffinerie en Europe, il y a plusieurs critères à prendre en considération: il s'agit en premier lieu de «la taille» car depuis 2009, plusieurs raffineries de moins de 5 millions de tonnes ont été soit fermées soit reconverties en centre de stockage. Or, la raffinerie d'Augusta a une capacité de 10 millions de tonnes», est-il expliqué. Secundo, elle a un fort rendement en carburant étant donné sa «complexité». Cette raffinerie est excellente pour traiter notre sahara blend et son FFC peut traiter le fuel résiduel de Skikda. Nous pouvons traiter jusqu'à 85 000 barils/jour de sahara blend à partir desquels on peut extraire toutes les essences et le gasoil dont nous avons besoin sur le marché intérieur et l'excédent sera mis en exportation sur le marché européen et asiatique. La raffinerie qui a fait l'objet d'expertise unité par unité et process par process par un cabinet d'ingénierie(Belcep Franlab) est considéré comme fiable à 98,1%. Elle est aussi classée parmi les meilleures raffineries en terme de maintenance et économique en matière énergétique. Il est à noter que sa mise en service remonte à 1953, elle n'a pas 70 ans d'âge, son âge moyen est de 46 ans si on regarde la date de mise en service de chaque unité et process. S'agissant des aspects environnementaux, l'insfrastructure d'Augusta a obtenu en mars 2018 son permis d'exploitation pour 12 ans auprès du ministère de l'Environnement. D'autre part, le problème de contamination du sol sur une surface de 20 hectares, a été évalué dès le départ. Le coût de ce traitement est connu et il est déjà intégré dans le coût d'acquisition.