Le volet social, ou privilèges et situation matérielle des députés, a dominé les interventions de ces derniers D'une seule voix, comme un seul homme, les députés ont poussé le président du Parlement à reporter sine die le règlement intérieur. Comme par magie, le consensus fut à l'APN! Le bureau de l'Assemblée populaire nationale présidé par Saïd Bouhadja, a décidé jeudi le report sine die du projet de loi portant Règlement intérieur de l'APN, indique un communiqué de l'APN. Le bureau de l'APN a décidé l'ajournement du projet du règlement intérieur et l'examen des amendements proposés, au nombre de 133, en réponse à la volonté de la majorité des groupes parlementaires en vue de parvenir à l'élaboration d'un texte complémentaire, harmonieux et consensuel, précise le communiqué. On a rarement vu une pareille entente de nos parlementaires, mais autour du râtelier l'entente règne. Ce report vient confirmer la mainmise de certains groupes de députés prêts à se renier, à s'allier avec le diable quand leurs propres intérêts sont directement menacés. Le président de l'assemblée, a appelé mercredi dernier à la fin des débats, «à respecter le délai de l'adoption de ce projet, le 3 juin prochain», tandis que le chef du groupe parlementaire du FLN, Saïd Lakhdari, a suggéré «de ne pas se précipiter, en poursuivant l'étude de ce projet au niveau de la commission des affaires juridiques, afin d'élaborer un texte consensuel qui satisfasse tous les groupes parlementaires». Pour rappel, l'article 29 relatif à l'envoi des délégations parlementaires à l'étranger, l'article 69 concernant les sanctions contre l'absentéisme et l'article de la représentativité des groupes parlementaires dans les instances du Parlement, avaient suscité un débat houleux à l'Assemblée. Les députés veulent faire l'impasse sur le phénomène de l'absentéisme récurrent. Les sanctions contre l'absentéisme aux séances en plénière et les travaux des commissions, sont rejetées par la majorité des députés. Or l'article 116 de la Constitution amendée en 2016 a prévu des dispositions relatives à l'obligation de participation effective de leurs membres aux travaux des commissions et des séances plénières, sous peine de sanctions applicables en cas d'absence. Par ailleurs, le volet social, ou privilèges et situation matérielle des députés, a dominé les interventions de ces derniers, lors des débats sur la révision du règlement intérieur de l'Assemblée. Dans cet ordre d'idées, la révision du statut particulier est d'ores et déjà suggérée. La commission juridique n'a pas expliqué l'objet du report. Il est fort probable que l'examen de ce projet intervient après l'élection des nouvelles instances et organes de l'assemblée, prévu le 20 juin prochain. Le groupe parlementaire du FLN, instruit par le secrétaire général du parti, a fait part au président de l' APN, issu du même parti, de la nécessité de reporter l'adoption de ce règlement intérieur. Le président de la commission des affaires juridiques, Nezzar Cherif, élu sur la liste du FLN à Batna, a affirmé qu'il n'avait pas été informé sur une quelconque décision du report. Certains députés des partis de la majorité ont émis des doutes quant à cette décision du report écarté par Saïd Bouhadja, qui subit des pressions du responsable de sa formation politique, depuis quelque temps. Les partisans du report au FLN, veulent élaborer un règlement intérieur sur-mesure, après le renouvellement des instances de l'Assemblée et la désignation d'un nouveau président à la tête de la commission des affaires juridiques. Les conseillers et assistants de Saïd Bouhadja auxquels a été confiée la rédaction du règlement n'ont pas pris en compte ses orientations. Des consultations ont été menées au bureau de l' APN avec les représentants des groupe parlementaires de la majorité parlementaire en vue de dégager une mouture consensuelle, indique-t-on. Ces groupes n'ont pas pu trouver un terrain d'entente sur la révision des quotas des sièges attribués à chaque groupe parlementaire. Les députés du RND ont montré une résistance farouche contre cette révision. Ces derniers considèrent les actuels quotas comme un acquis définitif. A ce propos, l'opposition parlementaire dénonce son exclusion des instances de l'Assemblée durant la huitième mandature. Même les «timides» amendements de la Constitution modifiée en 2016 sont ignorés par les rédacteurs du rapport de la commission juridique dominée par les députés du FLN et du RND.