Celle-ci, qui s'est présentée à notre bureau les larmes aux yeux, ne sait plus à quel saint se vouer pour recouvrer ses droits. «Hogra», chantage et abus de pouvoir sont les termes utilisés par Mlle Hocine Farida, enseignante à l'école fondamentale d'Afermakou, commune d'Aït Oumalou, dans la daïra de Tizi Rached, pour exprimer sa colère et son désarroi quant à l'injustice dont elle fait l'objet suite à la décision du directeur de l'éducation de Tizi Ouzou de mettre fin à ses fonctions sans aucun motif apparent et en contradiction avec les lois et textes régissant la fonction. Cette enseignante qui s'est présentée à notre bureau, les larmes aux yeux, ne sait plus à quel saint se vouer pour recouvrer ses droits. Comme elle nous l'a affirmé, documents à l'appui, son cauchemar a commencé en avril 2004 lorsqu'elle a été suspendue une première fois puis rétablie par la commission de discipline, suite à un conflit personnel avec la soeur du directeur de l'école, qui est sa voisine dans l'enceinte de la même école, selon les dires de celle-ci. Octobre de la même année, notre interlocutrice qui a à son actif une quinzaine d'années de service, a été destinataire d'une décision d'affectation à l'école du village El Hammam sans aucune justification. Se trouvant dans l'impossibilité de se déplacer à son nouveau lieu de travail vu l'éloignement de celui-ci de son lieu de résidence en sus des difficultés d'ordre familial et social, elle qui vit seulement avec sa vieille mère sans aucun autre moyen de subsistance, elle ne comprend pas les raisons de cette décision qu'elle trouve injuste. Les documents que nous a montrés la jeune enseignante sont empreints d'ambiguïté et démontrent de la précipitation dans laquelle a été prise la décision de licenciement. Ainsi, la décision a été signée à la même date d'envoi de la deuxième mise en demeure qui invite celle-ci à rejoindre son nouveau lieu de travail. Les deux mises en demeure ont atterri chez la destinataire, respectivement les mois de novembre et décembre, comme l'atteste le cachet de la poste (21 novembre 2004 et le 15 décembre 2004) alors que la décision a été signée le 8 novembre 2005. Depuis, sa situation est restée pendante malgré la correspondance adressée par les services du wali de Tizi Ouzou au directeur de l'éducation, lui demandant de faire le nécessaire pour maintenir Mlle Hocine dans son poste. S'exprimant avec une colère indescriptible, notre interlocutrice nous a affirmé qu'elle a frappé à toutes les portes sans pour autant pouvoir faire valoir ses arguments malgré le soutien de la section locale de l'Ugta et des parents d'élèves qui ont signé une pétition en sa faveur. Mlle Hocine a profité de la venue du chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, à Tizi Ouzou, pour lui demander d'intervenir et mettre un terme à ce genre d'agissements qui n'honorent en rien les Algériens qui aspirent à un Etat de droit. En attendant que justice lui soit rendue et son droit rétabli, notre hôte s'est dit confiante quant à la réponse qui lui sera réservée par les hautes autorités. Donc, wait and see.