Le statut général de la Fonction publique a été finalisé et remis au gouvernement. «Il n'appartient qu'au gouvernement de prendre la décision de l'augmentation des salaires.» C'est ce qu'a déclaré, hier lors du séminaire sur la Fonction publique, le directeur général de la Fonction publique, M.Djamel Kharchi. Sur sa lancée, il a souligné que l'Etat est incapable d'effectuer actuellement des augmentations. Pour le représentant du ministère, «si le gouvernement décide d'une augmentation de seulement 1% cela représentera un supplément de 6 milliards de dinars pour le budget annuel de ce secteur qui est actuellement de 611 milliards de dinars.» Par ces propos, M.Kharchi sous-entend que les salaires seront maintenus à leur niveau actuel et que les espoirs d'une éventuelle augmentation des cadres et des travailleurs de la Fonction publique ne sont qu'illusion, du moins dans l'immédiat. Dans ce cadre, le conférencier a fait savoir qu'un rapport détaillé sur les retombées économiques et financières, en cas d'augmentation, a été élaboré par la direction de la Fonction publique et remis au gouvernement. Le chef du gouvernement avait, rappelons-le, mis en avant la «difficulté» inhérente à la révision de l'article 87 bis, «par crainte de voir les dépenses nécessaires à un relèvement du Snmg fragiliser les finances de l'Etat». Les effets induits par l'ajustement du Snmg représenteraient une dépense supplémentaire de 500 milliards de DA concernant la Fonction publique et 40 milliards de DA pour le secteur économique public. «70% des EPE seraient menées à la faillite immédiatement.» Pour l'exécutif, «une telle approche serait asphyxiante pour l'outil de production et conduirait à une inflation forte, à l'érosion du pouvoir d'achat et aboutirait à des conséquences négatives pour les travailleurs eux-mêmes». Pour ce qui est du dossier du statut général de la Fonction publique qui sera discuté lors de la prochaine tripartite, il est finalisé et remis au gouvernement, a annoncé M.Kharchi sans pour autant donner plus de détails sur le contenu du dossier. «Le statut est prêt et nous n'attendons que sa programmation, qui tarde pour des raisons que nous ignorons, au conseil de gouvernement et des ministres. Une fois ficelé, ce dossier sera déposé devant l'APN», a-t-il affirmé. Concernant la question de la contractualisation des fonctionnaires, M.Kharchi a affirmé que des concours seront organisés incessamment par des entreprises publiques pour intégrer ces derniers. De son côté, M.Azzedine Lachouri, directeur de l'application et du contrôle au niveau de la direction générale de la Fonction publique, a révélé que les effectifs actuels de la Fonction publique s'élèvent à plus de 1,5 million de fonctionnaires et agents publics. Les fonctionnaires titulaires représentent 84,54% des effectifs globaux de ce secteur. Les personnels contractuels représentent 8,65%. Quant au personnel vacataire, il représente 6,81% des effectifs globaux du secteur. Il dira que depuis 1996, année de la mise en place du mécanisme de régulation des effectifs dans la fonction publique et des dépenses publiques, il ressort que les effectifs globaux, entre 1996 et 2004 tous grades confondus et quelle que soit la nature juridique de la relation de travail, ont eu tendance à se stabiliser progressivement jusqu'à atteindre des taux de progression réduits.