Au centre de cette commune, la rentrée scolaire n'a pas eu lieu comme prévu samedi dernier. Sur place, l'on constate qu'au CEM Boungab, ce fut un non-événement. Les personnes rencontrées sur les lieux soutiennent la même chose quant aux autres écoles primaires alors que le premier responsable de la commune affirme le contraire. «La rentrée a eu lieu normalement, mis à part quelques écoles» et d'ajouter «un de mes adjoints s'est déplacé en compagnie de l'inspecteur primaire sur place et nous a fait un compte rendu dans lequel il nous pousse à tenir un tel langage». Dans une déclaration recueillie auprès du président de l'APC, et faite au nom de la société civile de Bendaoud, cette commune située en zone montagneuse au sud-ouest par rapport au chef-lieu de wilaya de Bordj Bou-Arréridj et au nom de la famille de l'éducation, parle d'une rentrée scolaire normale à l'exception de certaines écoles. Lesquelles? La question reste posée. Pourquoi cette perturbation? Depuis 2003, un pseudo-problème selon certains, et un réel selon d'autres, traîne et crée des animosités jusqu'à il y a quelque temps. Le problème concerne l'implantation d'un lycée que la commune a obtenu dans le cadre du programme de développement lancé par le président de la République. Le choix du site devant recueillir cette infrastructure a été porté sur «Bendaoud-marché», appelé communément «Letnine de Bendaoud», un village situé à la limite de la commune. Cependant, ce choix n'a pas été du goût de tous. Les mécontents, par le biais de leurs «représentants», réclament son déplacement vers «H'nana», chef-lieu de la commune, pour, semble-t-il, plus d'équité quant à l'équidistance de la majorité des agglomérations composant la collectivité. Ce problème a été, selon les habitants, porté à la connaissance des plus hautes autorités du pays par tous les moyens dont pouvaient disposer ces citoyens qui se sentent lésés par cette décision d'implanter un lycée dans une bourgade éloignée de toute la population au point que des grèves de la faim et des mouvements de protestation pacifiques de notables réclamant la délocalisation du lycée ont eu lieu. Par ailleurs, ces mêmes protestataires se sont déplacés à la daïra et à la wilaya pour plaider leur cause. Certaines sources affirment que cette affaire, si l'on peut l'appeler ainsi, a fait le tour de beaucoup de services. Selon le maire, «une commission venue d'Alger a entériné les résultats de la commission de wilaya après visite sur terrain». Car, dira-t-il, «il s'agit là d'une affaire de compétences techniques que nous ne pouvons prétendre avoir», et d'ajouter «ces protestataires refusent de comprendre que le choix du site répond à un certain nombre de règles techniques et aussi à une disponibilité de terrain». Cela, malgré une apparence normale, a quelque peu perturbé la rentrée de cette année par le maintien du site de «Bendaoud-marché». Emplacement qui, selon les protestataires, ne trouverait aucune justification plausible sauf si l'établissement en question est destiné à servir en option «intercommunal». Ainsi, il servirait Mesdour de la wilaya de Bouira et Haraza une autre commune montagneuse limitrophe de la wilaya. Comme seconde action de protestation, il a également été question de ne pas se rendre aux urnes le 29 septembre. L'abstention au vote, au demeurant, n'a pas été prise en guise de chantage. C'est ainsi que les auteurs du document du programme d'action n'ont porté à la connaissance des destinataires ces mesures qu'après avoir nettement rappelé les scores électoraux précédents aussi bien au référendum sur la réconciliation nationale qu'à la présidentielle. Avec une note de fierté, les habitants posent cette question: «Nous allons nous réconcilier avec qui?». Entre autres réclamations, ils exigent de «ceux» qui les ont dépossédés, de leur rendre leur dû et de les rétablir dans leurs droits. A la précarité quasi générale en ces contrées, s'ajoute le lourd tribut régulièrement hérité des anciens responsables tant au niveau de la daïra qu'à celui de la wilaya, la situation n'est pas des plus réjouissantes à Bendaoud. Le premier magistrat de cette commune, contacté, dira que «ceux» qui sont derrière ces écrits ne peuvent pas prétendre être des représentants du peuple dont «je suis le seul représentant légitime», tout en ajoutant «je ne peux également les empêcher d'être contre une décision surtout si celle-ci est en leur défaveur». Le bras de fer entamé depuis longtemps risque de durer et ce ne sera dans l'intérêt de personne, nous dira un autre citoyen. Quant au lycée, il sera opérationnel un jour ou l'autre.