Les membres de l'Assemblée populaire nationale entameront, le 2 septembre prochain, leur dernière année et ce, avant l'expiration de leur mandat de député en juin 2002. Les élus du peuple débuteront leur rentrée politique en session d'automne, avec au programme plusieurs projets en souffrance ou en préparation en prévision du nouveau paysage politique. Cette rentrée parlementaire permettra aussi, à certains partis politiques, bien représentés à l'Assemblée, de huiler leur machine électorale, pour faire face aux prochaines échéances prévues par la Constitution. A ce titre, le projet de révision de la loi électorale servira de sujet de débat aux députés qui comptent, à travers ce texte, éviter toute tentative de fraude. Ce texte servira surtout de base au FLN pour sa stratégie politique et électorale, car tant qu'il dispose encore du rapport parlementaire élaboré par le député Mustapha Mazouzi, du FLN, sur la fraude électorale pourra l'utiliser comme dernier recours pour faire pression sur le RND, afin qu'il cède sa place de parti majoritaire à l'Assemblée. Les députés auront, au cours de cette dernière session, à étudier et à avaliser des projets de loi inscrits dans le programme du gouvernement et qui ont été élaborés sur instruction du chef de l'Etat. Ces projets concernent notamment la réorganisation des collectivités locales, notamment la révision des Codes communal et de wilaya et qui a été déjà avancé dans le rapport de la commission de Missoum Sbih sur la réforme de l'Etat. Autre projet que les membres de l'APN devront étudier au cours de cette session d'automne et qui s'inscrit dans la politique du Président de la République: la révision de la Constitution. Un projet qui a été annoncé par le Président Bouteflika lors d'un discours après les événements de Kabylie et qui vise à reconnaître officiellement la langue amazighe comme partie intégrante de notre patrimoine linguistique. Le texte sera soumis au peuple pour référendum comme ce fut le cas de la loi sur la concorde civile. Un projet de révision, qui risque de susciter un débat général et des interprétations variées de la part des islamo-conservateurs, mais aussi des élus kabyles et démocrates, beaucoup plus sensibles à l'adoption de ce texte, dangereux pour l'union du pays. Plusieurs autres projets seront abordés par les députés. Ils concernent la gestion, la privatisation et l'organisation des entreprises publiques ainsi que le développement de l'investissement et la réforme du système bancaire et douanier. Restent trois textes sensibles qui risquent d'être, une nouvelle fois, repoussés: la loi sur l'information, sur le code de la famille et sur la réforme de l'école. La programmation de ces textes dépendra de la volonté du pouvoir d'accélérer les véritables réformes pour le développement social du pays. Il est certain que les députés, qui restent sensibles à l'appel du peuple, feront tout pour adopter les projets censés apporter au pays la stabilité économique et la paix sociale.