Ils risquent un mois de fermeture de leurs locaux, assortie d'une amende entre 30 000 et 200 000 dinars. La galère sera-t-elle évitée? La question se pose chaque année à l'occasion de la fête de l'Aïd qui marque la fin du mois sacré. Car trouver une boulangerie ouverte, un sachet de lait ou des produits de première nécessité relève parfois du parcours du combattant. Trouver une épicerie ouverte s'apparente à un miracle. Un réflexe imposé par les commerçants qui s'est inscrit dans la durée. Une contrariété qui gâche la fête des Algériens. Une carence à l'exercice d'une activité d'utilité publique qui est devenue un véritable casse-tête pour les services chargés d'y remédier. Le ministère du Commerce n'a pas pourtant lésiné sur les moyens pour mettre fin à cette «désobéissance» récurrente qui a la particularité de se manifester lors de la célébration d'événements (fêtes nationales ou à caractère religieux) marqués par plusieurs jours fériés. Cette année encore plus que les autres. Près de 50 000 commerçants ont été réquisitionnés pour l'Aïd. «Le nombre de commerçants réquisitionnés pour l'Aïd El Fitr sera de 49 893 au niveau national (contre 35 876 en 2017) afin d'assurer aux consommateurs un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation durant cette fête, a indiqué hier un communiqué du Département de Saïd Djellab. «Cette permanence concernera 5 376 boulangers, 32 819 commerçants activant dans l'alimentation générale, fruits et légumes, 11 234 dans des activités diverses» indique la même source qui souligne que des unités de production seront aussi concernées par la permanence de l'Aïd El Fitr. Il s'agit de «445 unités de production composées de 134 laiteries, 275 minoteries et 36 unités de production d'eaux minérales.» précise le communiqué du ministère du Commerce. «Le nombre de commerçants réquisitionnés a ainsi été renforcé et revu à la hausse de l'ordre de 39% par rapport à l'année 2017, et ce, pour pouvoir assurer aux consommateurs une disponibilité fluide des produits notamment de large consommation.» souligne-t-il. Le département de Saïd Djellab semble avoir mis le paquet pour que les Algériens puissent s'approvisionner le plus normalement du monde en produits de large consommation durant cette période particulière de l'année. Un dispositif nécessaire à la réussite de cette opération a été mis en place pour que soit évitée la triste image de villes mortes que renvoie le pays à cette occasion. Pour assurer cette «opération de maintien» de commerces ouverts durant la célébration de l'Aïd, les pouvoirs publics n'ont pas lésiné sur les moyens humains. Aux grands maux les grands remèdes. C'est une véritable armada qui est mobilisée pour assurer son succès. Plus de 2000 agents ont été mobilisés pour la circonstance. «A cet effet, 2 277 agents de contrôle ont été affectés à travers l'ensemble du territoire national pour le suivi de la mise en oeuvre de ce programme des permanences» indique le document du ministère du Commerce répercuté par une dépêche de l'APS. Il faut rappeler que la question de la permanence des commerces pendant les fêtes légales nationales est réglementée par la loi 04-08. Les postulants à la désobéissance feraient bien de se tenir à carreau. Ils feront l'objet de poursuites judiciaires. Que risquent-ils? La loi 13-06 relative aux conditions d`exercice des activités commerciales prévoit la fermeture des locaux commerciaux pour une durée d'un mois assortie d'une amende allant de 30 000 à 200 000 DA contre les contrevenants. Les «fortes têtes» sont averties.