L'Association nationale pour la protection des consommateurs (Apoce) accueille avec satisfaction l'augmentation du nombre de commerçants de permanence les jours de la fête de l'Aïd par rapport à l'année précédente. Le ministère du Commerce a décidé en effet de réquisitionner pour l'Aïd el-Fitr 35 876 commerçants (contre 33 776 en 2016), afin d'assurer aux citoyens un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation durant cette fête. Cependant, selon l'Apoce, des problèmes persistent toujours quant à la mise en application de cette décision. Son président, le Dr Zebdi Mustapha, appréhende encore une fois cette année, comme les années écoulées, le manque d'information des consommateurs sur le planning et la liste des commerçants concernés par la permanence. "On aurait aimé que ces listes soient affichées au niveau de chaque quartier, à l'entrée des mosquées", souligne le Dr Zebdi. Parfois, déplore-t-il, le consommateur se déplace sur des dizaines de kilomètres, vers les communes et localités limitrophes, pour s'approvisionner en denrées alimentaires les jours de la fête. Ce sont autant de désagréments que les pouvoirs publics pouvaient bien éviter aux citoyens en les informant convenablement du programme des permanences. Le Dr Zebdi évoque également une autre contrainte et non des moindres, à savoir le manque d'engagement de la part des commerçants ou des opérateurs économiques réquisitionnés dans l'exercice de leur activité. "Certains marchands ouvrent leur magasin rien que pour éviter la sanction des agents de contrôle", explique-t-il. Il citera dans ce sens l'exemple de quelques boulangers qui, le jour de l'Aïd, ouvrent leur boulangerie et vendent de petites quantités de pain. Puis, ils laissent pour la forme leur magasin ouvert après avoir liquidé les quelques "dizaines" de baguettes fabriquées. "Il faut que le commerçant accomplisse réellement sa mission de satisfaire les commandes et les besoins des consommateurs", affirme le président de l'Apoce. L'autre difficulté que rencontrent les familles pendant les jours de fête a trait au manque flagrant d'approvisionnements, notamment en fruits et légumes et les viandes. Ces marchands ouvraient certes leurs boutiques mais leurs étals étaient souvent vides, car ils n'ont pas été approvisionnés en marchandises parce que les marchés de gros ont fermé ou l'agriculteur ou le producteur lui-même n'a pas travaillé. Cette permanence concerne 4745 boulangers, 22 833 commerçants dans l'alimentation générale, les fruits et légumes et 8145 dans des activités diverses, précise la même source. Des unités de production seront aussi concernées par la permanence de l'Aïd el-Fitr. Il s'agit de 453 unités de production composées de 131 laiteries, 282 minoteries et 40 unités de production d'eaux minérales. Pour le suivi de la mise en œuvre de ce programme de permanences élaboré par la tutelle, 2 142 agents de contrôle seront affectés à travers l'ensemble du territoire national. Les services de la Direction du commerce de la wilaya d'Alger ont mobilisé plus de 4600 commerçants pour assurer la permanence de l'Aïd el-Fitr et la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse coïncidant avec le 5 Juillet. La loi 13-06 relative aux conditions d'exercice des activités commerciales prévoit, faut-il le rappeler, la fermeture des locaux commerciaux pour une durée d'un mois assortie d'une amende allant de 30 000 à 200 000 DA contre les contrevenants. En dépit de toutes ces sanctions, l'on a constaté depuis plusieurs années que la permanence instaurée par la tutelle les jours de fête n'a pas été respectée par des commerçants qui, eux aussi, ont le droit de fêter l'Aïd avec leurs familles. B. K.