Le secteur de l'environnement et du recyclage constitue «une alternative au pétrole, tout comme l'agriculture, le tourisme et l'industrie». C'est lors d'une rencontre avec la société civile que Fatma-Zohra Zerouati a poussé les opérateurs économiques à investir dans le secteur du recyclage et de l'environnement. La rencontre s'est tenue lundi dernier à la maison de l'environnement de la wilaya de Mila. «Le rôle du secteur de l'environnement ne se limite pas aux inspections, mais inclut la création d'investissements multiples», a-t-elle déclaré. Investissements qui peuvent constituer «une alternative au pétrole, tout comme l'agriculture, le tourisme et l'industrie», a-t-elle ajouté. Et à raison. Une partie des tonnes de déchets que l'Algérie produit tous les jours est tout à fait recyclable, et ne pas le faire constitue une perte sèche pour l'économie, que ce soit financière ou en termes d'emploi. Une expérience dans la récupération, le tri et le recyclage pourrait même s'exporter, d'où le fait que ce secteur pourrait représenter une alternative. De l'énergie pourrait même être produite avec comme base les déchets collectés, ce qui pourrait enrichir le mix énergétique de l'Algérie ou des autres pays. Energie tout à fait renouvelable, voire inépuisable, au vu du flot constant de déchets produits quotidiennement. La ministre de l'Environnement, Zerouati, a assuré que l'environnement fait partie des priorités du gouvernement, en rappelant que le pays avait ratifié toutes les conventions internationales sur la protection de l'environnement. De plus, la ministre assure que plus de deux milliards de dollars on été mobilisés pour orienter le pays vers un développement durable entre 2000 et 2015, sans donner plus de précisions sur l'utilisation de ces fonds. Elle a toutefois avoué qu'il existait des dysfonctionnements dans ce secteur en Algérie, mais que l'Etat «a porté au plus haut niveau le souci de protection et préservation de l'environnement». En outre, la première responsable du secteur a affirmé que des décrets exécutifs seront promulgués pour faciliter le développement des activités de recyclage des déchets. Elle a souligné les efforts du gouvernement dans le secteur, notamment avec l'éradication de plus de 2000 décharges sauvages, avec en sus bien souvent une requalification des lieux soit en décharge contrôlée, soit autre chose. Deux décharges sauvages ont été fermées dans la wilaya de Mila, à savoir celles de Tadjenanet et Chelghoum Laïd. Zerouati a annoncé le début des travaux de fermeture de celle sauvage d'El Kerma, qui se trouve dans la wilaya d'Oran et qui est la plus grande de l'ouest du pays. Son éradication va nécessiter 1,5 milliard de dinars. Revenant à la wilaya de Mila, cette dernière semble être sous les feux des projecteurs pour ce qui est de l'environnement. En plus des projets déjà cités, la ministre a visité une unité privée de recyclage de plastique, une unité de recyclage de roues et a annoncé la relance des projets de stations d'épuration des eaux usées en vue de protéger l'environnement et les plans d'eau, dont le barrage de Béni Haroun. Enfin, la ministre a tenu à rappeler le rôle des maisons de l'environnement dans la sensibilisation à la cause environnementale, et à souligner le travail du ministère de l'Environnement et de l'Agence nationale des déchets qui ne ménagent aucun effort afin de «parvenir d'ici 2030 à transformer l'industrie des déchets en réalité effective et un processus économique concret». Louables efforts dont les résultats sont attendus fermement, tant l'environnement a souffert en Algérie des décennies durant.