Une baisse de la production de l'ordre de 1,8 million de barils/jour demeurera en vigueur jusqu'à fin 2018 L'Organisation des pays exportateurs de pétrole reste prudente. «Les perspectives pour le marché mondial du pétrole au deuxième semestre 2018 sont hautement incertaines...», écrit-elle dans son rapport mensuel publié hier. L'alliance Opep-non Opep se fissurera-t-elle ou parlerat-elle d'une seule voix? Les spéculations vont déjà bon train alors que la réunion des " 24 " ne se tiendra que dans un peu plus d'une semaine. " Les marchés se préparent à une réunion où les participants ont l'air d'être fondamentalement opposés ", a indiqué Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures. Une thèse qui accrédite une rencontre qui ne sera pas de tout repos. Ce qui augure d'âpres débats. Pour l'instant, hormis les déclarations des deux ministres de l'Energie d'Arabie saoudite et de Russie qui ont évoqué une éventuelle augmentation de leur production, il n'y a pas eu de sorties médiatiques fracassantes. Ces deux gros producteurs mondiaux, membres influents de l'alliance Opep-non Opep ont en effet laissé entendre que les vannes pourraient être ouvertes prochainement. «Comme nous l'avons toujours dit, le retour du pétrole sur le marché doit se faire progressivement. Nous ne le ferons pas rapidement. Cela interviendra probablement au deuxième semestre de cette année», avait annoncé le 26 mai dernier le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, lors d'un forum économique qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg. «Si nous arrivons à l'idée commune qu'il est indispensable d'assouplir le niveau (de production, ndlr), cela doit se faire à partir du troisième trimestre», a ajouté de son côté son homologue russe, Alexandre Novak. L'accord, qui porte sur une baisse de près de 2 millions de barils par jour, court de toutes les façons jusqu'à la fin de l'année. L'Algérie, qui a joué un rôle de premier ordre dans sa conception, le souligne. «La signature de l'accord entre les pays membres de l'Opep portant sur une baisse de la production de l'ordre de 1,8 million de barils/jour demeurera en vigueur jusqu'à fin 2018», avait rappelé le ministre algérien de l'Energie, le 4 juin à Tipasa, tout en ajoutant: «Ce qui nous importe, c'est qu'il y ait un équilibre entre l'offre et la demande pour préserver la stabilité des marchés pétroliers», a souligné Mustapha Guitouni. Ce qui ne s'apparente guère à des querelles de clocher. Le niveau affiché par les prix du pétrole, qui oscillent à la moindre incartade ne le laisse en tous les cas pas transparaître. Tout en se montrant discrets, ils se montraient en légère hausse en cours d'échanges européens. Hier, vers 11h30, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 76,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres, enregistrant une hausse de 30 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de juillet prenait 20 cents et se négociait à 66,30 pour grappiller 20 cents. La tendance s'est inversée quelques heures plus tard pour le Brent, qui accusait un léger recul de l'ordre de 30 cents à 14h50 pour afficher 76,16 dollars. Le pétrole se positionne avant la réunion de l'Opep et ne donne pas l'impression d'en être affecté. Il campe atour des 75 dollars. «La réunion de l'Opep aura lieu dans plus d'une semaine, mais les paris sur la décision qui sera prise dictent la direction des prix», a fait remarquer Tamas Varga, analyste chez PVM. La sérénité affichée par le baril pourrait vouloir signifier que l'on se dirige vers une décision réfléchie qui n'ait pas de répercussions fâcheuses sur les cours de l'or noir et qui ne soit pas à l'origine d'un déséquilibre du marché qui reste toujours sous la menace d'une production américaine abondante. Un risque que l'alliance Opep-non Opep prendra en compte en priorité, avant de se prononcer sur une éventuelle augmentation de son offre. «Les perspectives pour le marché mondial du pétrole au deuxième semestre 2018 sont hautement incertaines, même si l'effort de réduction des stocks a porté ses fruits», écrit l'Opep dans son rapport mensuel publié hier. La réponse tombera le 22 juin...