L'éventualité d'une augmentation de la production Opep-non Opep évoquée par Riyadh et Moscou ne semble pas encore tranchée surtout que les cours ont accusé depuis, une baisse notoire. Rien n'est encore joué. L'éventualité d'une augmentation de la production Opep-non Opep évoquée par Riyadh et Moscou ne semble pas encore tranchée surtout que les cours ont accusé depuis, une baisse notoire. L'Algérie aura de toutes les façons son mot à dire. «L'Algérie oeuvrera avec les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et les pays hors-Opep, durant la réunion qui se tiendra le 22 juin en cours à Vienne, à garantir l'équilibre entre l'offre et la demande pour préserver la stabilité des marchés pétroliers» a indiqué jeudi le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, en marge d'une séance consacrée aux questions orales au Conseil de la nation. Les pays membres de l'Opep et leurs 11 alliés hors cartel ne se rendront donc pas, le 22 juin, à la réunion de Vienne pieds et poings liés. Les récentes déclarations des ministres de l'Energie saoudien et russe ne doivent pas être prises au pied de la lettre. L'Arabie saoudite et la Russie, deux gros producteurs mondiaux et membres influents de l'alliance Opep-non Opep ont laissé entendre que les vannes pourraient être ouvertes dans un avenir proche. Le ministre saoudien de l'Energie, cité par les agences russes a annoncé, le 26 mai, lors d'un forum économique qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg que les pays producteurs auront bientôt la possibilité de libérer l'offre. «Comme nous l'avons toujours dit, le retour du pétrole sur le marché doit se faire progressivement. Nous ne le ferons pas rapidement. Cela interviendra probablement au deuxième semestre de cette année», avait précisé Khaled al-Faleh. «Si nous arrivons à l'idée commune qu'il est indispensable d'assouplir le niveau (de production, ndlr), cela doit se faire à partir du troisième trimestre», a ajouté de son côté le ministre russe Alexandre Novak. L'Algérie aura au même titre que les autres membres, sans aucun doute, son mot à dire. L'éventualité d'une augmentation de la production ne se fera pas au détriment de leurs intérêts qui dépendent à leur tour du niveau du prix du baril. «Ce qui nous importe, c'est qu'il y ait un équilibre entre l'offre et la demande pour préserver la stabilité des marchés pétroliers» a souligné Mustapha Guitouni. Les cours du Brent qui oscillent actuellement entre 75 et 80 dollars conviendraient vraisemblablement aux producteurs et consommateurs et feraient le consensus au sein de l'alliance Opep hors-Opep. Il est donc fort probable que l'accord de la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour conclu le 10 décembre 2016, entré en vigueur en janvier 2017 et qui court jusqu'à fin 2018 aille à son terme. «La signature de l'accord entre les pays membres de l'Opep portant sur une baisse de la production de l'ordre de 1,800 000 million de barils/jour demeurera en vigueur jusqu'à fin 2018» avait affirmé le ministre algérien de l'Energie, le 4 juin à Tipasa. Un accord qui, rappelons-le, n'aurait certainement pas vu le jour sans l'offensive diplomatique sans précédent, lancée par l'Algérie et initiée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour sensibiliser les pays producteurs (Opep et non-Opep) à la sévère dégringolade des prix du pétrole qui a débuté à la mi-juin 2014. Elle a vu sa concrétisation le 28 septembre 2016 lors d'un sommet de l'Opep qui s'est tenu à Alger en marge du 15ème Forum international de l'Energie. Cette initiative a servi de socle à l'accord de réduction de la production de 1,8 million de barils/jour. Les cours de l'or noir qui évoluaient autour des 27 dollars à la mi-janvier 2016 à Londres s'affichent actuellement au-dessus des 76 dollars. Ce qui a permis à de nombreux producteurs de réduire considérablement leur déficit. Que l'Algérie se porte à la pointe du combat, aujourd'hui, n'est somme toute que légitime.