On rencontre des dizaines de personnes pratiquer le footing ou la marche à pied. La pratique sportive dans la localité de Larbaâ Nath Irathen est en phase de devenir, ces derniers temps, l'attraction préférée de la population de cette paisible contrée au point de prendre les proportions d'un phénomène qui renseigne sur le désir des citoyens de fuir la difficulté du quotidien frappé par une monotonie ambiante. En plus des jeunes structurés dans les différents clubs et associations sportives de la région, le nombre de personnes attirées par l'activité sportive et la culture physique ne cesse d'accroître depuis quelques mois. Des vieux, des adultes, des jeunes des deux sexes se sont reconvertis à la pratique du sport même si les motivations ne sont pas toujours les mêmes. Si, pour les plus ambitieux, l'objectif est de participer à des compétitions nationales et réaliser éventuellement des exploits et performances à même de leur permettre d'aller le plus loin possible dans leur carrière, pour d'autres, le sport est considéré comme une thérapie qui les aiderait à lutter contre le stress et la monotonie engendrée par l'absence de lieux de distraction et de loisirs. C'est ce que nous affirme Youcef, un jeune enseignant rencontré dans une salle de gym pour qui «le sport est le meilleur moyen de fuir le dur quotidien et de faire le vide dans sa tête ne serait-ce que l'espace d'un moment». Notre enseignant ajoute qu'il fréquente cette salle depuis plus d'une année. Pour exprimer son attachement à la pratique sportive, il dit en ironisant: «Je suis devenu accro.» Son ami, à peu près du même âge, comme pour confirmer les dires de Youcef, ajoute qu'une fois qu'on s'accoutume, on ne peut plus s'en passer, mais ici, on ne risque pas une «overdose». Les arts martiaux sont aussi prisés par les jeunes adolescents et les enfants, garçons et filles. Les parents prennent de plus en plus conscience de l'importance du sport dans le développement physique et l'épanouissement spirituel de leur progéniture. Ainsi, les quatre salles que compte la daïra sont prises d'assaut par les novices et affichent complet. Tout au long de la route reliant Larbaâ Nath Irathen à Aïn El Hammam, on rencontre des dizaines de personnes pratiquer le footing ou la marche à pied, en tenue de sport. Da Arezki est retraité. Des training et un jogging, il prend le chemin d'Aït Aggouacha en compagnie de Rachid, moins jeune que lui. il nous dit qu'il ne supporte plus son poids, ce qui le motive à faire quotidiennement environ 10 km de marche. «Ça m'aide beaucoup et ça me permet de reprendre ma forme habituelle». La gent féminine n'est pas en marge de ce «phénomène». Plusieurs jeunes filles, accompagnées parfois par le père et la mère, en tenue de sport, empruntent la RN 15 en footing tout en respirant l'air pur du Djurdjura et en admirant les paysages panoramiques de la région. Ce phénomène naissant, s'il renseigne sur l'état d'esprit dans lequel baigne la population soumise à un stress permanent dû à l'absence d'autres moyens de distraction, interpelle les responsables locaux à réfléchir dans le sens de rentabiliser cet intérêt particulier au sport et encourager le tissu associatif existant et aider à la création d'autres associations afin de pouvoir absorber le nombre croissant de pratiquants sans omettre, et c'est primordial la réalisation d'infrastructures adéquates.