Les prix de l'automobile passent donc par l'APN... Même si les prix sont repartis à la hausse, ils n'ont pas encore atteint le niveau-record qu'ils affichaient avant la campagne de boycott «Khaliha tsadi». Vont-ils retrouver les cimes? Cela est entre les mains des députés... Le gouvernement fait flamber le marché automobile! Après avoir connu une chute vertigineuse à la suite de la campagne de boycott «Khaliha tsadi», le «souk» des voitures a retrouvé des couleurs grâce à la loi de finances complémentaire 2018. En effet, le gouvernement a décidé d'instaurer une taxe de 19% sur l'importation des kits automobiles CKD/ SKD. L'article 6 de la LFC-2018 stipule que «les exonérations de la TVA accordées en vertu des dispositions de l'article 61 de la loi de finances complémentaire pour 2009 et de l'article 18-2 de la loi n°16-09 du 3 août 2016, relative à la promotion de l'investissement, au titre de la commercialisation des véhicules fabriqués localement, cesseront de produire leurs effets à compter de la promulgation de la présente loi». Ce qu'en termes plus clairs, signifie que les concessionnaires automobiles vont perdre leurs avantages fiscaux. Automatiquement, les prix de ces véhicules vont augmenter. L'effet boule de neige sur le marché d'occasion est inévitable. D'ailleurs, il n'a pas attendu la promulgation de cette loi pour pointer son bout du nez. Les ventes qui étaient au point mort depuis plus de deux mois ont repris de plus belle. Les prix ont grimpé au rythme de ces ventes. Les revendeurs de voitures, eux, ont retrouvé le sourire. «On est en train de combler nos pertes», assure, tout sourire, la majorité d'entre eux. «Le marché était complètement à l'arrêt depuis plus de deux mois. Les meilleurs d'entre nous ont réussi à liquider deux ou trois voitures, mais en perdant jusqu'à 400.000 dinars sur chacune d'entre elles. Toutefois, c'était mieux que «imoutoulna kima double six»(ils vont claquer entre nos mains comme le double six dans le domino, Ndlr)», rapporte Nounou, un adepte de ce nouveau «métier» qu'est la revente de voitures. Mais voilà, alors que Nounou et ses amis perdaient espoir, songeant au pire, un événement des plus inattendus vient à leur rescousse. «Mnafhame walou f LFC 2018 (je ne comprends rien à cette loi des finances, Ndlr). J'ai juste saisi que les voitures neuves ont augmenté et d'un seul coup, je vois de nouveau les gens se ruer vers le marché d'occasion et parallèle...», avoue de son côté, Farid, un autre «semsar» de véhicules. «On m'a expliqué, que c'était à cause de la LFC 2018. Donc, j'aime cette LFC 2018», poursuit celui qui voit ces affaires retrouver un second souffle. Néanmoins, même si les prix sont repartis à la hausse, ils n'ont pas encore atteint le niveau-record qu'ils affichaient avant «Khaliha tsadi». «Les ventes ont repris mais ce n'est pas le même niveau qu'avant. En plus, le marché est inondé de voitures invendues que l'on essaye de liquider au maximum ce qui fait que nous gardons encore des prix raisonnables», assure «El Hou», un baron de cette activité. Cependant, il avoue, à demi-mot, que ce n'est pas la seule raison. «On n'est pas sûr que les prix restent haut. L'article risque de sauter, alors on préfère liquider ce qu'on a sur les mains, oumbaade tbane (et demain fera jour, Ndlr)», précise-t-il. Effectivement, les «lobbys» de l'automobile sont en train de faire pression sur les députés pour amender ce fameux article 6. Des représentants du peuple ont déjà fait savoir qu'ils allaient tout faire pour «sauter» cette TVA. Au boulevard Zighoud-Youcef, les jeux de coulisse font rage. Les anti-taxe automobile essayent de rallier le maximum de personnes pour qu'elle soit supprimée. Les «smasera» et le marché automobile sont dans l'attente de cette chaude empoignade qui commencera ce matin... Les prix de l'automobile passent donc par l'APN...