A la fin, c'est toujours l'Allemagne qui gagne D'un souffle! Toni Kroos a offert dans les dernières secondes un succès (2-1) contre la Suède, qui permet à l'Allemagne, champion en titre, de garder ses chances de qualification. Le joueur du Real Madrid, coupable sur le but suédois, s'est bien racheté. La Mannschaft s'est donné les moyens - à dix contre onze après l'exclusion de Jérôme Boateng - d'échapper à la malédiction des champions du monde en titre, éliminés au premier tour du Mondial trois fois sur quatre au XXIe siècle. Après la France en 2002, l'Italie en 2010 et l'Espagne en 2014, l'Allemagne en 2018? «Ca n'arrivera pas», avait sèchement répondu Joachim Löw avant le match à un journaliste qui lui rappelait les déboires des précédents champions, après la défaite inaugurale (0-1) contre le Mexique. Pour l'heure, l'Allemagne n'est pas condamnée. Mais le coach est passé par tous les états. La détresse, d'abord, quand le Suédois Ola Toivonen avait ouvert la marque à la 32', sur une erreur de Toni Kroos. Un regain de forme ensuite quand Marco Reus a égalisé (48'). Reus, c'est un des atouts abattus par Löw, tout comme Sebastian Rudy, préférés dans un onze titulaire bouleversé à Mesut Özil et Sami Khedira, sacrifiés. Puis la délivrance, enfin, quand Kroos a réussi à tromper sur le fil Robin Olsen, le gardien suédois jusqu'ici en état de grâce (90'+5). Un scénario incroyable. Dans la joie générale, la tête des mauvais jours d'Özil se détachait: il sait qu'il a perdu sa place... Tout va se jouer mercredi pour la dernière journée de groupe. La Mannschaft (2e avec 3 points) jouera contre la Corée du sud (dernière avec zéro point), tandis que le Mexique (1er avec 6 points) évoluera contre la Suède (3e avec 3 points). Trois équipes peuvent passer en 8e de finale: la différence de buts sera cruciale. Du spectacle en perspective. Le tenant du titre cherchera à éviter une catastrophe historique: L'Allemagne n'a jamais quitté le Mondial avant les quarts depuis son retour en Coupe du monde en 1954. Plusieurs joueurs allemands titrés en 2014 au Brésil avaient envoyé samedi des messages d'encouragement, à l'image de Bastian Schweinsteiger, twittant depuis sa retraite internationale: «Bonne chance! Vous pouvez le faire». Ils devront le redire le 27 juin. L'équipe d'Allemagne s'est excusée auprès des Suédois après les incidents survenus en fin de match, lorsque des membres du staff allemand ont jubilé un peu trop sous le nez des Suédois après le but vainqueur dans le temps additionnel. «C'était un match plein d'émotion. A la fin, l'une ou l'autre des réactions ou des gestes de notre staff envers le banc suédois était trop émotionnel. Ce n'est pas notre façon de faire», a écrit la Mannschaft sur son compte Twitter, en concluant son message par ́ ́Ursäkta! ́ ́ (Pardon en suédois). Depuis des années, le sélectionneur Joachim Löw a fait du respect des adversaires, des arbitres et du jeu sa marque de fabrique, et un incident comme celui de Sotchi fait tache. Au coup de sifflet final, alors que l'Allemagne venait de sauver sa peau, deux membres de la délégation allemande se sont précipités vers le banc suédois pour exprimer leur joie. Les Suédois n'ont pas apprécié et quelques bousculades ont suivi. «Ça m'a vraiment agacé et mis en colère, a dit ensuite le sélectionneur suédois Janne Andersson. Ca ne se fait pas: vous vous congratulez ensemble et vous laissez l'adversaire à sa tristesse, vous ne réagissez pas comme ça, aussi fort». «Je n'ai pas assisté à ça, a répondu à chaud Joachim Löw. Après le coup de sifflet, nous étions concentrés sur autre chose avec mes assistants, nous fêtions ça, je n'ai pas vu de gestes vers le banc suédois, du tout».