Soucieux de pouvoir bénéficier des retombées économiques de l'accord de Vienne, Téhéran a posé un certain nombre de conditions aux pays européens pour lui permettre de continuer à l'appliquer. L'Iran attend notamment de ses partenaires des «garanties» économiques. Un «échec» de l'accord international sur le nucléaire iranien serait «très dangereux» pour l'Iran, a mis en garde hier à Téhéran le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, cité par deux agences de presse. «Un échec de l'accord serait très dangereux pour nous», écrivent l'agence officielle iranienne Irna et l'agence Isna, en citant M. Zarif, l'un des pères, côté iranien, de ce pacte conclu à Vienne en juillet 2015. «Ce n'est certainement pas la solution choisie par le système» politique iranien, a ajouté M. Zarif, cité en des termes identiques par les deux médias, qui ne détaillent pas les dangers auxquels l'Iran s'exposerait en pareil cas. Selon les deux agences, le chef de la diplomatie iranienne a tenu ces propos lors d'un discours devant des représentants de la Chambre de commerce iranienne. Ces déclarations surviennent alors que la République islamique négocie avec les Européens en vue de sauver l'accord de Vienne après que le président américain Donald Trump eut décidé, en mai, d'en retirer son pays, et que la monnaie iranienne continue sa chute face aux grandes devises internationales. Sur le marché parallèle, le billet vert s'échangeait au taux de 80.000 rials iraniens pour un dollar dimanche. La devise iranienne a ainsi perdu plus de 47% de sa valeur depuis septembre, sur fond de spéculations et d'inquiétudes pour l'avenir de l'économie. Validé par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, l'accord de Vienne a été conclu entre la République islamique et le Groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne). Il a permis de mettre fin à des années d'isolation de l'Iran en levant une partie des sanctions économiques internationales contre la République islamique. En échange, Téhéran a accepté de limiter drastiquement son programme nucléaire afin de garantir que l'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme atomique. Le retrait des Etats-Unis et la promesse de sanctions américaines renforcées contre l'Iran commence à faire fuir certains grands groupes européens présents en Iran. Soucieux de pouvoir bénéficier des retombées économiques attendues de l'accord de Vienne, Téhéran a posé un certain nombre de conditions aux pays européens parties à ce pacte pour lui permettre de continuer à l'appliquer. L'Iran attend notamment de ses partenaires des «garanties» économiques. Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a menacé fin mai que l'Iran reprenne les activités nucléaires qu'il a suspendues conformément à l'accord de Vienne si le pays n'obtient pas satisfaction.