"Téhéran n'acceptera aucune innovation susceptible de limiter les effets de l'accord international sur le nucléaire iranien", a averti, hier, un haut responsable de la République islamique alors qu'Européens et Américains cherchent à obtenir de l'Iran des garanties supplémentaires. "Nous n'accepterons aucun changement, aucune interprétation ou nouvelle mesure susceptible de limiter cet accord conclu en 2015", a déclaré l'amiral Ali Shamkhani, président du Conseil suprême de la Sécurité nationale (CSSN) en recevant le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui, selon l'agence ISNA. L'agence rapporte que M. Shamkhani a mis en garde les Européens contre la tentation de jouer le même jeu que les Américains et a affirmé: "Le programme balistique de la République islamique d'Iran, dont la nature est défensive, va continuer résolument." Vendredi, un haut responsable du département d'Etat américain, Brian Hook, a déclaré que "les Etats-Unis et leurs alliés européens avaient eu de ‘‘très bonnes'' discussions en vue de s'entendre sur des garanties supplémentaires à demander à Téhéran allant au-delà de celles prévues par l'accord sur le nucléaire iranien". "Washington cherche à conclure avec les Européens un accord supplémentaire qui concernerait notamment le programme de missiles balistiques de l'Iran et les activités de la République islamique au Moyen-Orient", a déclaré M. Hook. Conclu en juillet 2015 entre l'Iran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) l'accord international sur le nucléaire iranien est remis en question par le président américain Donald Trump, pour qui il s'agit d'un des pires accords jamais signés par son pays. Entré en vigueur en janvier 2016, l'accord a permis une suspension d'une partie des sanctions internationales contre l'Iran en échange de garanties apportées par la République islamique pour assurer le caractère exclusivement civil de son programme nucléaire. L'accord est présenté par ses partisans comme une victoire de la diplomatie en matière de lutte contre la prolifération nucléaire. M. Trump a donné aux Européens jusqu'au 12 mai pour remédier aux "terribles lacunes" que comporte selon lui ce texte, faute de quoi Washington sortirait de l'accord. De son côté, Téhéran répète depuis des mois qu'il est hors de question de changer une virgule du texte ou d'ouvrir des négociations sur ses activités balistiques ou sur ses activités extérieures, notamment, en Syrie et en Irak. R. I./Agences