Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya Devant les inquiétudes exprimées par certains sénateurs, le ministre a certifié que «ce texte ne touchera ni la structuration ni les grands équilibres définis dans la loi de finances initiale de 2018». Le gouvernement se dit favorable à l'augmentation de la pension des personnes handicapées. Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya a donné son accord pour revoir à la hausse le montant de cette pension soulevé par de nombreux sénateurs. En réponse à leurs préoccupations, à l'issue du débat du projet de loi jeudi dernier, le grand argentier a partagé cette préoccupation tout en précisant que la situation économique que traverse le pays ne le permet pas pour l'instant. Selon Abderrahmane Raouya, cette pension ne concernera pas uniquement les personnes handicapées, mais même les familles démunies. Il a rappelé que dans le cadre de la politique des subventions sociales, l'Etat consacre un budget de 240 milliards de dinars. Il a même rappelé que les transferts sociaux sont estimés à 1700 milliards de dinars. L'hôte des députés a expliqué qu'un groupe de travail est en charge du dossier au sein de son département et de celui de l'intérieur pour arrêter la liste des personnes qui auront droit à ses aides et cela sans toucher aux droits de la couche moyenne de la société. La question de l'augmentation de la pension des handicapés, qui est de 4000 DA, a été soulevée depuis plusieurs années, mais le gouvernement n'a jamais jugé utile de le faire. Dans sa réponse aux sénateurs, le grand argentier du pays a affirmé que «la loi de finances complémentaire (LFC) 2018 permettra de poursuivre la politique d'appui du budget et de renforcement de la croissance économique». Devant les inquiétudes exprimées par certains sénateurs, le ministre a certifié que «ce texte ne touchera ni la structuration ni les grands équilibres définis dans la loi de finances initiale de 2018». Selon lui, «ce texte vise essentiellement à mobiliser des affectations financières supplémentaires d'une part et à introduire des dispositions fiscales et autres, notamment en ce qui concerne les mesures préventives liées au commerce extérieur.» Concernant les affectations budgétaires supplémentaires, le ministre a indiqué qu'«il s'agit d'augmenter les autorisations de programmes de 500 milliards de DA par rapport à la loi de finances 2018. Le montant consacré à cet effet est de 2.770.51 milliards de DA (soit une augmentation de 22% par rapport à la loi de finances 2018). Avec l'augmentation des autorisations de programmes supplémentaires, poursuit-il, les réserves des dépenses imprévues dans la loi de finances s'élèvent à 670,11 milliards de DA. Ces affectations supplémentaires seront destinées à certains projets d'investissements gelés, notamment le projet de phosphate dans la wilaya de Tébessa et autres projets dans le domaine du transport et de la voie ferrée». D'autre part, Raouya a saisi l'occasion pour rappeler les principaux indicateurs macro-économiques du pays, enregistrés durant les premiers mois de l'année en cours. Il a ainsi mis l'accent sur la courbe descendante du déficit de la balance commerciale, qui a reculé à 0,86 mds de dollars entre janvier et avril 2018, contre 3,88 mds de dollars durant la même période de l'année précédente. Cette performance est notamment, le résultat de la baisse des importations de 4,8% et l'augmentation des exportations des hydrocarbures de 17,8% durant les quatre premiers mois de l'année en cours, selon le ministre. La fiscalité pétrolière a quant à elle, enregistré une augmentation de 22,4% entre janvier et mars 2018 pour atteindre 629,3 mds de dinars contre 514 mds de dinars durant la même période de 2017. Plusieurs intervenants ont réclamé la levée du gel sur les projets de développement local de leur wilayas. Ces derniers ont même interpellé le ministre sur la masse importante d'argent qui circule dans l'informel laquelle est estimée à 4000milliards de dinars. Raouya a précisé que ce chiffre n'est pas confirmé tout en rappelant que son département et la Banque d'Algérie ont pris des mesures pour attirer les flux et financer l'économie nationale. Il y a lieu de noter que de nombreux sénateurs ont salué la décision du président de la République portant sur la suppression des taxes sur les documents biométriques et la suppression de l'article 6 portant sur l'instauration d'une TVA de 19% sur les véhicules.