Un sommet particulier De l'avis même du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, le combat contre la corruption doit être global en 2018, car a-t-il soutenu, la corruption prive l'Afrique de près de 50 milliards de dollars chaque année. Les dirigeants africains se pencheront lors du 31ème sommet de l'Union africaine, prévu les 1er et 2 juillet prochain à Nouakchott (Mauritanie), sur l'épineuse question de la corruption pour faire de ce continent un havre de paix, d'intégration et de développement économique. Placé sous le thème «Remporter la lutte contre la corruption: une voie durable pour la transformation de l'Afrique», ce sommet aura à traiter cette question majeure et cruciale avec pour objectif de parvenir à la prospérité et l'essor économique pour le continent africain. Le choix du thème de la lutte contre la corruption du sommet, confirme l'engagement et la volonté ferme de l'Union africaine de lutter contre ce fléau à travers la mise en place de différents mécanismes. De l'avis même du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, le combat contre la corruption doit être global en 2018, car a-t-il soutenu, la corruption prive l'Afrique de près de 50 milliards de dollars chaque année. Pour lui, toutes les nations africaines «sont concernées, d'une manière ou d'une autre, à des échelles plus au moins grandes» par ce fléau. Selon les chiffres établis par des experts, les ressources détournées par la corruption en Afrique «peuvent, si elles sont investies, suppléer le recours à l'assistance extérieure». L'année 2018 est appelée ainsi, pour ce haut responsable de l'UA, à être celle du «combat contre la corruption», car a-t-il ajouté, «comme le terrorisme, le combat devrait être global et ne saurait être gagné que par une action collective». La lutte efficace contre la corruption aiderait l'Afrique à se pencher sur l'investissement massif et la valorisation des ressources humaines, selon la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (Acbf), une agence spécialisée de l'UA en matière de renforcement des capacités. L'adoption de cette stratégie et de cette feuille de route facilitera le développement du continent à travers la mise en oeuvre des plans de développement nationaux, de l'Agenda 2063 et des Objectifs du développement durable (ODD). En Algérie, la constitutionnalisation de la lutte contre la corruption a été concrétisée par la mise en place de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (Onplcc), ce qui lui permet de figurer parmi les pays pionniers en Afrique, en matière de lutte contre ce fléau qui a tendance à se généraliser à travers le continent et de par le monde. Elle a déjà institué en 2016 un Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, conformément à la Constitution révisée et adoptée en février de la même année. Cet organe adresse au président de la République un rapport annuel d'évaluation de ses activités liées à la prévention et à la lutte contre la corruption, dans lequel il mentionne les insuffisances relevées en la matière et des recommandations proposées, le cas échéant. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika n'a jamais cessé de réitérer la volonté de l`Algérie de lutter contre la corruption. A cet effet, l`Algérie a adopté plusieurs textes de lois pour mettre à jour son arsenal législatif et a mis aussi en place des organes consacrés à la prévention et à une lutte efficace contre le fléau de la corruption. En ce sens, la mise en place de l`Onplcc vient renforcer les autres mécanismes mis en place par les pouvoirs publics depuis quelques années afin de lutter contre ce fléau. L'Organe dont les membres sont nommés par le président de la République, a pour mission principale de proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait indiqué lors du 30ème Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, en janvier dernier, à Addis-Abeba, que la lutte contre la corruption était étroitement liée à «la consolidation de l'Etat de droit et de la démocratie, de sorte à ce que le phénomène de la corruption recule à mesure de la progression dans l'édification d'un Etat juste, avec des institutions fortes et crédibles». Au plan international, l`Algérie est l`un des premiers Etats signataires de la Convention des Nations unies contre la corruption, le 9 décembre 2003. Un instrument ratifié en vertu d`un décret présidentiel en date du 19 avril 2004. Dans le cadre du mécanisme d`évaluation de la mise en oeuvre de cette convention, l`Algérie avait fait l`objet en 2013 d`une évaluation par les pairs au titre du premier cycle d`examen qui a porté sur deux chapitres de la Convention des Nations unies contre la corruption, à savoir «l'incrimination, la détection et la répression», et «la coopération internationale». Au niveau continental, l'Algérie est représentée par Hocine Aït Chaâlal, élu au poste de membre du Conseil consultatif de l'Union africaine sur la corruption l'année dernière, lors de la 31ème session du Conseil exécutif de l'UA.