Abdesslem Bouchouareb est chef de cabinet du chef du gouvernement M.Ouyahia. Il est également secrétaire national du RND. C'est à ce titre qu'il accompagne le ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines M.Messahel dans sa tournée d'explication du projet de charte en Europe où une forte communauté algérienne est installée. A chacun des meetings présidés par le ministre, M.Bouchouareb est intervenu pour donner la position de son parti sur le projet de paix et de la réconciliation nationale et pourquoi celui-ci adhère totalement au projet du président de la République. Nous l'avons sollicité à la fin du meeting tenu à Bonn. Nous vous livrons l'entretien qu'il a bien voulu nous accorder: Le RND a eu pendant longtemps une position qualifiée chez nous «d'éradicateurs». Comment expliquez-vous alors l'adhésion au «pardon» de votre parti aujourd'hui? Cette étiquette, comme vous dites, date de l'époque où des voix s'élevaient pour nous demander d'aller vers des négociations avec les fondamentalistes alors qu'ils étaient vaincus politiquement et leurs groupes armés réduits jusqu'à ne plus présenter de menace pour l'Etat algérien. Rappelez-vous tout l'encre qui avait coulé autour de la formule prononcée par M.Ouyahia, notre secrétaire général et qui qualifiait le terrorisme de «résiduel». Donc et dans ce contexte, certains voulaient nous entraîner dans des négociations qui en fait, pour nous, n'auraient été rien d'autre qu'une forme de reddition. C'est un non-sens de penser à négocier avec une partie qui avait perdu son pari fou d'instaurer un Etat islamique dans notre pays. Si c'est cela être éradicateurs, oui, alors nous le sommes. Aujourd'hui il s'agit de paix et de réconciliation nationale. C'est un autre objectif à l'échelle de toute la nation. Une tout autre dimension. Au RND nous sommes persuadés que c'est là la seule alternative à la violence d'une part. De plus nos convictions vont dans le sens que sans la stabilité qui ne s'obtient que par la paix, aucun développement n'est possible d'autre part. Quelle prospérité peut-on espérer si le pays perdure dans les convulsions qui l'agitent? Quelle reconstruction sérieuse et par qui pourrait-elle l'être si les Algériens continuent à se déchirer et à se vouer des rancoeurs? Voilà pourquoi notre parti adhère au projet du chef de l'Etat. Est-ce que le contenu du projet vous satisfait totalement? Votre parti n'apporte aucune réserve? Bien au contraire, le contenu du projet soumis à référendum apporte toutes les clarifications du cadre institutionnel qui permettra la mise en application du processus qui mènera le pays à une paix sûre et durable tout en créant les conditions indispensables pour en finir une fois pour toutes avec la haine et les divisions que l'on retrouve aussi loin que l'on remonte dans notre histoire. Il nous faut absolument sortir de ce climat de défiance et créer une nouvelle société basée sur des relations de confiance. Nous considérons que l'Algérie a dans ce projet de charte une chance unique dans les annales pour s'inscrire dans une dynamique de progrès et de prospérité qui en fera un grand pays pour le bonheur de nos enfants et nos petits-enfants. En tant que parlementaire, ne vous sentez-vous pas quelque peu frustré que le chef de l'Etat ait choisi la voie du référendum? Pas le moins du monde. Seul le réferendum rendra le processus irréversible. La volonté populaire transcende les individus. C'est par cette voie que l'instauration de la paix pourra s'inscrire dans une perennité certaine. Et surtout que personne ne pourra remettre en cause. C'est pourquoi notre parti appelle à un vote massif le 29 septembre prochain.C'est ce que nous expliquons à nos compatriotes émigrés.