Il a tenu à mettre en garde ceux qui auraient tendance à sous-estimer l'importance de leur participation au scrutin. La communauté algérienne à l'étranger n'est pas en reste du débat autour du projet de charte nationale qui bat son plein au pays. Loin s'en faut. La région du monde qui compte le plus grand nombre d'Algériens vivant hors du pays, est sans conteste, l'Europe. Une région que sillonne dans ses moindres recoins la délégation algérienne conduite par M. Abdelkader Messahel ministre délégué chargé des Affaires maghrébines. Avant-hier dimanche, ce sont les Algériens résidant dans le nord de la France qui sont venus en masse écouter les explications sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale données par la délégation algérienne. La salle du centre aéré qui se trouve à l'intérieur du parc des sports de Roubaix a connu l'espace d'un après-midi d'intenses moments de retrouvailles, d'adhésion et d'émotion causés par les différentes interventions des membres de la délégation dépêchée d'Alger pour porter le message de paix et de réconciliation soumis à la sanction du référendum populaire. Nous avons rejoint la délégation dans sa troisième étape après Marseille, Lyon et Paris où à Bobigny «c'était la grande fête» de l'avis des participants que nous avons rencontrés avant de prendre la route pour Lille conduits par un fonctionnaire de l'ambassade d'Algérie à Paris, M.Amari Abdelkrim partisan des plus acharnés de la nécessité de paix et de réconciliation pour «laisser à nos enfants un bel héritage». Tout au long du trajet que nous avons effectué en sa compagnie, il n'a cessé de vanter les vertus du projet qui à ses yeux, est la seule alternative possible pour sortir définitivement le pays des turbulences qui n'ont cessé de se succéder durant son histoire. Grâce à lui nous arrivons à bon port et à temps pour ne rien rater du meeting. Après les mots de bienvenue prononcés par le consul général, M.Djelloul Tabet, M.Abdelkrim Dahmen député MSP et responsable des relations extérieures du parti, qui prend la parole pour développer tout l'intérêt qu'ont les Algériens à saisir cette opportunité pour graver ce tournant historique qui s'offre au pays. Le moment fort de son intervention aura été de rappeler que le président qui aurait pu faire adopter le projet de paix qu'il a initié par le parlement, a préféré s'en remettre au scrutin populaire. Ceci pour démontrer, si besoin est, que le premier magistrat ne veut aucune facilité pour un projet d'une telle portée historique qui ne peut trouver sa vraie plénitude qu'adopté par le peuple. Lui succédant, M.Abdesslam Bouchouareb, parlementaire également, chef de cabinet du chef du gouvernement mais aussi et responsable national du RND, a tenu à rappeler que «bien que la sécurité est rétablie dans le pays, cela n'est pas suffisant. Il nous faut maintenant faire la paix, nous réconcilier entre Algériens.» C'est sous les applaudissements nourris que M.Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé de la Coopération, des Affaires maghrébines et africaines prend la parole. Il rappellera les années de la décennie noire où le pays était en proie au feu et au sang, à la douleur et la souffrance, à l'isolement et l'incompréhension du reste du monde pour dire qu'aujourd'hui et grâce aux efforts du Président Bouteflika, l'Algérie est en train de renaître. «Depuis l'arrivée du président Bouteflika, pas moins de 100 chefs d'Etat nous ont rendu visite, 1200 ministres étrangers se sont succédé dans notre pays. C'est là la preuve de la sortie de l'isolement infligé à notre pays durant la triste décennie.» Et pour mieux rappeler les progrès accomplis, le ministre a rappelé à l'assistance, l'époque où la plupart des Algériens choisissaient comme lieu de rencontre avec leurs proches résidant à l'étranger, la Tunisie ou encore les voyageurs qui passaient la nuit dans le bateau qui amarrait en fin d'après-midi à Alger parce qu'ils ne pouvaient pas prendre la route la nuit pour rejoindre leurs villages. «Tout ceci est encore dans toutes les mémoires» martèle-t-il. «Aujourd'hui cela relève du passé, tout le pays est sécurisé. Vous vous en êtes rendu compte vous qui êtes venus passer les vacances au pays. Il nous faut aujourd'hui aller plus loin. Il nous faut instaurer la paix dans notre pays. Réconcilier les Algériens entre eux . Sans quoi aucun progrès ni aucun développement ne sont possibles». enchaîne-t-il sous un tonnerre d'applaudissements. M.Messahel a tenu à mettre en garde ceux qui auraient tendance à sous-estimer l'importance de leur participation au scrutin sous prétexte que l'adoption du projet allait de soi du fait que la majorité est acquise pour la paix. «Rien n'est acquis d'avance. Il vous faut impérativement remplir votre devoir électoral. Le vote est un acte par lequel vous manifesterez concrètement votre existence citoyenne. Chacune de vos voix compte. C'est ainsi que vous participerez à l'édification et à la reconstruction de votre pays. Votre pays l'Algérie que vous portez dans votre coeur et que vous voulez toujours plus grand. Tous vos comportements ici dans cette salle en témoignent.» Une précision qui a eu l'effet de provoquer des applaudissements à tout rompre. Plus pathétiques encore, étaient les attroupements autour du ministre à la fin du meeting. «Monsieur le ministre, moi.... », Chacun y allait de son problème en sollicitant le coup de pouce du représentant du gouvernement. Un moment de grandes retrouvailles où les effusions et les confidences faisaient partie d'un décor particulier qu'a revêtu pour la circonstance, cette salle du centre aéré de Roubaix. Nous quittons Roubaix pour la prochaine étape: Bruxelles. Le ciel est beau. Ce qui est plutôt rare pour la région. «Vous avez ramené avec vous le soleil du pays» lancent des participants qui entourent le ministre au cours de la collation qui a suivi les débats.