Les enjeux tels que les a expliqués le ministre sont multiples, politiques, économiques et sociaux. Après avoir parcouru la France et la Belgique et rencontré les Algériens établis dans ces pays, M.Abdelkader Messahel ministre chargé des Affaires maghrébines et Africaines a clôturé sa tournée européenne d'explication du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale en Allemagne. C'est à Bonn en effet que le ministre a tenu mercredi en fin d'après-midi son dernier meeting qui a rassemblé les Algériens résidant dans cette région allemande. C'est dans une Allemagne profondément préoccupée par son avenir politique, suite aux résultats des élections législatives qui viennent de se dérouler, que nos compatriotes sont venus écouter les explications sur le contenu du projet de charte, données par notre ministre. La salle qui porte le nom de l'illustre compositeur allemand Beethoven, attenante à la mairie de Bonn, s'est avérée trop petite pour contenir toute la foule venue pour l'occasion. «C'est vrai qu'il est important pour nous de suivre les évènements politiques que traverse l'Allemagne, mais l'avenir de notre pays, l'Algérie, l'est plus encore» nous dit une Algérienne présente au meeting. D'ailleurs tous les compatriotes que nous avons rencontrés accordent le plus grand intérêt à cette échéance historique du 29 septembre prochain. L'arrivée de M.Messahel suivi de la délégation qui l'accompagne dans sa tournée, est accueillie par une longue ovation. Tandis que l'hymne national a plongé la salle dans un silence religieux, on pouvait lire sur les visages de ces hommes et ces enfants venus avec leurs parents, toute la solennité du moment. Tout l'attachement aussi qu'ils portent à leur patrie. Le sentiment de «ghorba», de l'exil, s'intensifie en effet dans ces moments-là. Dès qu'il prend la parole, le ministre surprendra nos compatriotes par sa simplicité et son rejet des règles protocolaires. Il s'est présenté à eux volontairement en bras de chemise et a refusé le pupitre pour se mettre en face de l'assistance. Les gens sourient, approuvent et adhèrent à cette marque de proximité et de convivialité. Patiemment et avec un discours construit sur les principaux points du projet de charte, M. Messahel apporte le message de paix que souhaite instaurer en Algérie le président de la République. Mais le point le plus important qu'a tenu à souligner le ministre après toutes ses explications, est la participation au scrutin de chacun et de tous. En se référant à l'histoire, M.Messahel cite le référendum du 3 juillet 62 qui a connu une participation populaire sans précédent, malgré l'issue inéluctable et annoncée de l'indépendance. Le moment est aussi important que celui de 1962. Si, hier, il s'agissait de libération, aujourd'hui il faut permettre la renaissance de notre pays et inscrire son développement sur des bases plus solides. Les enjeux tels que les a expliqués le ministre, sont multiples, politiques, économiques et sociaux. «Grâce à Dieu, nous avons les potentialités naturelles, nous avons l'aisance financière grâce aux résultats du programme du président Bouteflika, il nous manque la paix et la réconciliation entre nous pour construire un avenir radieux à nos enfants», a martelé l'orateur avant d'être applaudi à tout rompre par une salle chargée d'intensité et où flottait le mal du pays. La collation qui a suivi le meeting a été une autre occasion pour le ministre de répondre individuellement aux nombreuses questions de nos compatriotes. Notre recherche d'impressions parmi la foule présente trouve un résumé que nous sert un compatriote, mathématicien de formation et installé depuis de nombreuses années en Allemagne. «Le ministre a tout dit de ce que nous attendions. Il l'a dit avec des mots simples, accessibles à tous. Son caractère sympathique et son charme personnel ont fait le reste», nous a-t-il confié. Ainsi s'achève la mission d'explication du projet de charte qu'avait à accomplir M.Messahel auprès de notre communauté établie en Europe. Malgré tout, son programme reste chargé. Il sera entre autres très prochainement à El-Bayadh pour y tenir un meeting avant la clôture de la campagne. De Bonn à El-Bayadh, les villes changent, les pays aussi mais le même espoir lie tous les Algériens où qu'ils se trouvent.