La gratuité des plages sera-t-elle un jour une réalité? La gratuité des plages tant proclamée et même réglementée par les autorités publiques, ne se constate pas sur les plages de la wilaya. En dépit des assurances et les engagements du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, portant sur la gratuité d'accès aux plages, les squatteurs des bords de mer à Annaba semblent narguer ses instructions. Pour preuve, sur la corniche annabie tant prisée par les estivants nationaux, toutes les plages sont payantes et aucun véhicule ne peut accéder sans régler la «dîme». Depuis la plage du «Vidro» et Saint-Cloud, jusqu'à Aïn Achir en passant par Chapuis, Toch entre autres plages autorisées à la baignade, c'est toujours le même diktat, imposé par ces parkingueurs et loueurs de parasols. Dès votre arrivée sur n'importe quelle plage, vous constatez que l'accès principal est pris en charge par des parkingueurs. Ces derniers pointent du nez, avec des carnets de tickets à la main. Le comble, c'est qu'ils nous disent que ces derniers sont réglementés: «Regardez madame, mon carnet de tickets porte le cachet d'»El Baladia»», nous dit ce parkingueur en toute confiance. Ces indus occupants des espaces publics, ne semblent manifester aucune crainte quant à la présence des services de sécurité, situation ironique, quand on constate que la même situation prime également sur le sable. Les anciens allocataires de solariums squattent le bord des plages et y implantent, dès les premières heures de la matinée, une file d'ombrelles géantes, bouchant, d'une part toute vue sur la mer et obligeant d'autre part, les estivants à louer tables et chaises. Mais attention, si l'aventure vous prend d'implanter votre parasol ou étaler votre serviette sur le sable, cela risque de tourner à la bagarre... Et pourtant, Nouredine Bedoui, ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, avait, lors, de l'ouverture de la rencontre nationale sur les préparatifs de la saison estivale, organisée, il y a quelques semaines, au siège de son département, fait savoir que «les plages sont des espaces qui sont par la force de la loi, la propriété des citoyens». Ce qui signifie donc la gratuité des plages! Dès lors, des instructions avaient été données aux walis des wilayas côtières pour veiller rigoureusement à la garantie de l'accès libre et gratuit aux plages, et à la liberté totale pour l'estivant d'utiliser ses propres équipements de plage ou de les louer au niveau de ces espaces. En dépit de cette détermination animée de bonne volonté, le phénomène de l'exploitation des plages par notamment des chômeurs endurcis et des repris de justice, semble avoir la peau dure. Pour preuve, ces parkingueurs et squatteurs d'espaces réservés aux baigneurs, sont toujours les maîtres des lieux, imposant un bras de fer, comme s'il s'agit d'un droit constitutionnel! C'est pour dire que cet emballement des pouvoirs publics pour lutter contre ce phénomène étrange, c'est du déjà-vu. Chaque année, la batterie de décisions et des instructions mises en place par les autorités tant à l'échelle nationale que locale, afin d'assurer et garantir les droits des vacanciers, échouent devant la ténacité de ces indus occupants. Ces derniers, apparemment ont pu se maintenir au-dessus des lois de la République. Ce scénario à répétition donne lieu malheureusement, à une «exportation» massive des Algériens vers le pays voisin, la Tunisie en l'occurrence. Ce voisin qui a toujours été en mesure d'exploiter nos défaillances pour attirer nos concitoyens avec des prix très abordables, une prestation de services haut de gamme et un environnement aussi saint qu'exemplaire. Alors, la gratuité des plages sera-t-elle un jour une réalité ou restera t-elle une utopie?